VOL AF-3532 :

http://www.finart.be/UfocomHq/interview_duboc.htm

    Interview avec le commandant de bord Jean-Charles Duboc

 

Le 28 janvier 1994, en début d'après midi, l'équipage du vol Air-France 3532 (Nice - Londres) va observer un phénomène
peu habituel. Nous avons posé quelques questions à son commandant, Jean-Charles Duboc. Les questions de l'UFOCOM
sont en lettres grasses.

                                               ***

1/ Vous étiez commandant de bord AIR France et le 28 janvier 1994, vous avez été confronté à un phénomène
inhabituel alors que vous assuriez la liaison Nice-Londres sur le vol 3532. Pourriez-vous relater votre témoignage?

J'étais effectivement commandant de bord du vol AF 3532 du 28 janvier 1994, avec la copilote Valérie Chauffour, et
nous avions 24 passagers à bord.

J'ai gardé une copie de l'OCTAVE qui est le suivi de vol informatique et je peux préciser qu'au-dessus de la région
parisienne à l'altitude de 11700 mètres (FL 390), à laquelle nous étions, la température extérieure était de - 59 °
Celsius, et le vent du nord-ouest pour 180 km/h (311°/101 kt). La visibilité était de plus de 300 km (150 NM) et la
couverture nuageuse était constituée d'altocumulus. Le vol était sans aucune turbulence. C'était une navigation dans
d'excellentes conditions météorologiques, malgré le vent de face qui était de près de 130 km/h (70 kt). Cela nous
donnait une vitesse sol de 650 km/h (350 kt). L'heure de décollage à Nice était 12h56 TU et l'heure d'arrivée à Londres
14h13 TU.

C'était un vol particulièrement calme, sans problème particulier. Nous arrivions au-dessus de Coulommiers lorsqu'un
steward qui se trouvait dans le poste de pilotage a remarqué un objet qui lui semblait être un ballon météorologique.
Cet objet a ensuite été vu par la copilote et par moi-même quelques instant après.

D'après leur description il semblait avoir une forme variable et nous couper la route très rapidement. Je l'ai identifié
tout d'abord comme un avion face à nous, à environ 45 km (25 NM), à une altitude d'environ 10500 mètres (25 NM) et
incliné à près de 45°. J'ai trouvé cette inclinaison absolument anormale car les aéronefs ne s'inclinent pas à cette
altitude au-delà de 30° sans un risque de décrochage. Cet objet nous a semblé ensuite absolument anormal par sa
taille qui semblait immense, sa couleur rouge sombre et des bords flous. J'ai eu l'impression d'observer une gigantesque
lentille en évolution. Cela ne ressemblait à rien de ce que nous avions vu dans notre carrière de navigant.

Cet objet, ce phénomène, est resté immobile pendant que nous le laissions sur notre travers gauche toujours à la
distance d'environ 45 km…Nous l'avons observé pendant une bonne minute, conscients de voir quelques chose
d'absolument anormal. Nous continuions à l'observer lorsqu'il s'est progressivement confondu avec l'environnement.
Nous l'avons vu devenir évanescent, transparent, dilué dans l'espace. Cela était absolument ahurissant…

Après quelques interrogations nous avons contacté le centre de contrôle de Reims pour leur signaler cet objet non
identifié, comme nous y oblige la réglementation du transport aérien…

2/ Cet "objet" a-t-il été repéré par vos instruments de bord ? Qu'est-il arrivé à la boite noire du vol 3532 ? Les
communications entre votre appareil et le Centre de Contrôle de Reims ont-elles été conservées?

Nos instruments de bord ne sont pas destinés à repérer les autres aéronefs.

Le radar de bord est uniquement destiné à repérer les orages de façon à pouvoir éviter les violentes turbulences qui
sont associées aux mouvements d'air verticaux, ascendants et descendants, caractéristiques de ces nuages, les
cumulonimbus. Le radar n'était de toute façon pas en fonctionnement, car il n'est nécessaire qu'en vol aux instruments
(IFR).

De la même façon, la boite noire ne peut en aucun cas détecter des aéronefs ou des phénomènes éloignés de l'avion.
Sur Airbus 320 il y a un premier enregistreur qui est le Quick Access Recorder (QAR). Il n'enregistre que les paramètres
de vol, vitesse, altitude, mécaniques, moteurs, électriques, etc…Il est analysé par le service de maintenance.

Le deuxième enregistreur, le DFDR, possède les mêmes enregistrements mais doit supporter les contraintes d'un
accident. Celui-ci n'est développé que lors d'une catastrophe ou bien sur demande de l'équipage. Aucun paramètre du
vol n'ayant été modifié, les bandes n'ont pas été analysées car cela ne présentait aucun intérêt. L'OVNI était à près de
45 km de notre avion, et n'y a eu aucune perturbation électrique ou magnétique…

Par contre cet OVNI était à environ 10 km au-dessus de PARIS, et les Parisiens, sous la couche nuageuse, étaient bien
plus près de l'OVNI que nous ne l'étions. S'il y avait eu des perturbations électromagnétiques, quelques millions de
personnes l'auraient constaté…

Les communications ont toujours été conservées, et il en est de même des émissions de T.V. et de radio nationales !…

3/ Quelles ont été les suites de cette affaire, au niveau professionnel et personnel ? Avez-vous été interrogé par les
autorités civiles ou militaires?

Dans l'immédiat les suites ont été inexistantes, car je n'ai pas fait de rapport écrit pour éviter le ridicule. C'est trois ans
plus tard, en lisant un article paru dans Paris Match, et qui décrivait qu'un OVNI avait été signalé au-dessus de Paris,
que j'ai fait le rapprochement entre cet OVNI et celui que j'avais vu.

J'ai alors fait un rapport à la Gendarmerie Nationale.

4/ Votre témoignage a-t-il été transmis au SEPRA ? Quelles ont été les suites apportées par ce bureau du CNES?

Mon rapport a été transmis par la Gendarmerie au SEPRA, et au comité OVNI de l'Institut des Hautes Études de la
Défense Nationale (IHEDN). J'ai été entendu pendant près d'une heure et demi par le groupe présidé par le Général
Denis Letty. Après avoir discuté sur l'observation, nous avons conclu que l'objet devait avoir environ 300 mètres de
diamètre.

J'ai pris connaissance de l'enregistrement radar du CODA (Centre Opérationnel de la Défense Aérienne). Il y a une
particularité très curieuse car la trajectoire de l'OVNI nous fait entrer quasiment en collision. La distance minimale sur
l'enregistrement est de moins de 1 NM, soit 10 secondes de vol…

Ce genre d'observation est classique en guerre électronique. Les aéronefs militaires modernes sont furtifs, et en même
temps capable de synthétiser une image virtuelle d'eux-mêmes en retardant l'écho radar…Si un missile avait été tiré
sur cet OVNI, qui était au-dessus de Paris, ce serait l'A320 qui aurait vraisemblablement reçu le missile.

Je pense qu'il n'est pas souhaitable de tirer sur ce genre de phénomène…

5/ Avez-vous reparlé de votre observation avec vos collègues du vol 3532 ? Quel est, aujourd'hui, leur sentiment
sur cette affaire?

Je n'ai jamais retrouvé le steward qui était dans la poste. Mes différentes demandes pour retrouver la liste équipage de
ce vol sont restées sans réponses de l'encadrement du personnel navigant commercial (PNC). J'ai eu en effet quatre
équipage en deux jours, et je n'ai pas gardé les listes des membres avec moi, car elles font partie de la documentation
de bord.

J'ai revu par contre plusieurs fois la copilote qui en garde un souvenir très précis, et qui a déposé son témoignage à la
gendarmerie de l'aéroport de Charles de Gaulle.

Pour avoir leur sentiment aujourd'hui, je ne peux que vous suggérer de leur demander…

6/ Au cours de votre carrière de pilote, avez-vous eu vent, par le biais d'autres collègues et de membres du
personnel, navigant ou non, de phénomènes semblables ?

Je n'ai parlé que peu souvent de cette rencontre, et j'ai eu la surprise de constater que près de un pilote sur 10 avait
observé un phénomène volant non identifié…

7/ Votre témoignage figure dans le rapport du COMÉTA, page 11, diffusé par le magazine VSD Hors-Série, cet été
1999. Avez-vous été auditionné par cette association ? Que pensez-vous de ce rapport, d'un point de vue général?

Comme je l'ai raconté, j'ai effectivement été auditionné par le comité OVNI de l'IHEDN. Cette équipe a formé le
COMÉTA, et j'ai rencontré récemment M. Denis Letty, avec un ami commandant de bord sur Concorde, responsable
de la formation des pilotes à la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC), afin d'étudier la possibilité
réglementaire de mettre dans la documentation de bord des avions de ligne français, une feuille de compte rendu
d'observation OVNI.

Ce rapport m'a semblé extrêmement bien conçus, par des personnalités de haut niveau, et constitue une référence pour
le problème OVNI. Il est encore à diffusion restreinte car ce sujet est encore un des trois grands tabous de
l'aéronautique

Le premier tabou est le rayonnement cosmique à bord des avions. A partir de mai 2000, les navigants devront être
porteurs d'un dosimètre et la dose reçue chaque année sera mesurée et calculée en fonction des recommandations du
projet SIEVERT qui est développé par la Direction Générale de l'Aviation Civile, l'Institut de Protection et de Sûreté
Nucléaire (IPSN), l'Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants (OPRI), et l'Observatoire de Paris-Meudon.

Le personnel navigant de l'aéronautique, ainsi que les cosmonautes seront classés prochainement parmi les personnes
qui reçoivent des doses de radiations sur leur lieu de travail. La dose de rayonnement cosmique reçue par un passager
ou bien un membre d'équipage lors d'un aller-retour Europe USA représente environ une radio des poumons, et ce fait
est soigneusement caché aux équipages et aux passagers depuis près de 35 ans… En effet, une recommandation de
l'Organisation Internationale de l'Aviation Civile (OACI), datant de 1964, demande aux compagnies aériennes
d'effectuer des mesures de radiation à bord des avions de ligne…La modification de la réglementation européenne en
mai 2000, directive européenne 96/29 du 13 mai 1996, divise par cinq la dose maximale applicable au public, qui ne
pourra recevoir que 1 millisievert par an et par personne au lieu de cinq…Les pilotes de ligne, hôtesses, steward
reçoivent entre deux et cinq mSv par an, soit plus que la majorité des travailleurs du nucléaire…

Ce tabou n'en sera plus un, quand l'information aura circulé dans le grand public.

Le deuxième tabou est le suicide des pilotes de ligne aux commandes, et il sera levé par l'accident du vol ÉGYPTAIR
990, si l'hypothèse du suicide du copilote doit se confirmer.

Le troisième tabou est le phénomène OVNI, et notamment les 220 observations visuelles confirmées par radar, dont
la mienne. Nous pouvons remercier l'équipe du COMÉTA qui, par la qualité de ses membres, par ses connaissances,
par son recul, par les hypothèses émises, permet de commencer à discuter sérieusement des observations faites sur
toute la planète.

8/ Le 7 décembre 1999, les téléspectateurs auront l'occasion de vous voir dans l'émission "Pourquoi? Comment?",
animée par Sylvain Augier et Julie Bhaud, pour la chaine France3. Ayant moi-même participé à l'enregistrement de
cette émission, j'ai eu l'agréable impression que les questions posées n'étaient pas "orientées". L'équipe de "And
CO" (société de production de l'émission) m'a paru ouverte, bien que sceptique, et très sympathique. Si le montage
ne change pas la donne, pensez-vous que ce genre d'émission puisse avoir une quelconque utilité pour le grand
public? Que pensez-vous de l'attitude des médias, en général, quant au traitement de l'information liée au
phénomène OVNI?

Comme je l'ai écrit plus haut, il y a plusieurs tabous dans l'aéronautique, et les journalistes qui osent braver ces
interdits risquent le ridicule, mais aussi d'avoir du mal à trouver du travail…Ce type d'émission demande de la
curiosité et du courage, et les journalistes savent qu'ils risquent des réactions négatives, agressives, de dérision…

Ce type d'émission est très importante car elle permet de donner au public des informations jusque là
confidentielles…L'information doit passer progressivement tout en sachant qu'il y aura toute sorte de réaction…

Le fond du problème est celui de la maturité du public.

Est-il prêt à recevoir l'information ?

Les psychosociologues peuvent se pencher sur les conséquences qu'aurait une rencontre officielle avec une civilisation
extraterrestre ayant plusieurs millions d'années d'avance technologique sur nous…Quels bouleversements seraient
induits ? Quels mouvements de panique de la population ? Quels espoirs déçus ? Trouverons-nous le meilleur, le pire,
ou bien les deux ? Quelle information donner au public ?…

9/ Aujourd'hui, pensez-vous que le phénomène OVNI puisse trouver son origine ailleurs que sur notre planète?

L'immensité de l'univers, sa beauté, ses inconnues, les progrès technologiques actuels, les voyages spatiaux, les stations
orbitales, et ce que j'ai vu, ne peuvent que me convaincre que nous ne sommes pas seuls dans l'univers et que nous
allons faire partie, si nous ne nous détruisons pas, de la communauté des espèces qui voyagent dans la galaxie.

Le véritable problème actuel de notre planète n'est pas l'existence, ou non, de civilisations extraterrestres mais toute la
problématique causée par la pollution, l'accumulation des armes de destruction, le fanatisme, le totalitarisme, la
surpopulation de la planète…

Si nous avons quelque chose à craindre c'est peut-être des autres, mais aussi et surtout de nous-mêmes…

10/ Pour terminer cette interview que vous nous avez si gentiment accordée, avez-vous un message particulier, un
commentaire à transmettre à nos lecteurs?

Je me suis acheté un télescope de 14 pouces, et je me fais construire un petit observatoire astronomique avec une
coupole de 3,50 mètres.

L'astronomie sera une de mes occupations en retraite, et si je dois laisser un message à vos lecteurs c'est celui de
prendre le temps de regarder la lune, le soleil, les planètes, les étoiles, les galaxies, dans les revues astronomiques, dans
un club, ou chez soi…

J'espère qu'un jour il pourra y avoir dans chaque village de France, d'Europe, un petit observatoire astronomique afin
de permettre aux enfants, aux adolescents, mais aussi aux adultes, de satisfaire leur curiosité et de s'ouvrir aux
mystères de l'univers…

Propos recueillis par Thierry (UFOCOM CG),
le 22 novembre 1999.