3ème PARTIE
                                    Les OVNI et la défense

 

Chapitre 10) Prospectives stratégiques
Chapitre 11) Implications aéronautiques
Chapitre 12) Implications scientifiques et techniques
Chapitre 13) Implications politiques et religieuses
Chapitre 14) Implications médiatiques

Jusqu'à présent aucun accident, et a fortiori aucun acte hostile, n'a eu pour origine certaine, du moins officiellement, un OVNI; aucune
menace OVNI ne s' est fait sentir en France, même si des manoeuvres d'intimidation ont été avérées (chapitres 1. 1, 2. 1 et 2-3).
Cependant, de nombreuses manifestations observées par des témoins dignes de foi pourraient être le fait d'engins d'origine extraterrestre.
En effet, s'il s'agissait d'engins terrestres, ceux-ci ne pourraient être qu'américains et, malgré toutes les précautions de secret, cela se
serait su. Le premier prototype d'avion furtif a volé fin 1977, l'existence d'avions furtifs a été connue environ dix ans après, en 1988. Or
les observations crédibles et avérées d'OVNI débutent en 1944.
Certes, ce sujet suscite encore parfois un scepticisme amusé, sinon une certaine méfiance à l'égard de ceux qui révoquent sérieusement,
mais en l'absence d'explications des phénomènes observés, l'hypothèse d'une origine extraterrestre ne peut plus être écartée. Nous nous
proposons d'étudier, dans cette troisième partie, les conséquences, sur les plans stratégique, scientifique,
politique, religieux et médiatique, de cette hypothèse compatible avec les connaissances scientifiques actuelles.

Chapitre 10 Prospectives stratégiques

La définition d'une stratégie face à un "adversaire" impose de le connaître, de comprendre ses intentions et de percevoir ses modes
d'action. Dans le cas présent nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses élaborées à partir des faits observés et de leur interprétation, en
essayant de répondre a trois questions: qui seraient-ils ? Quelles seraient leurs intentions ? Chercheraient-ils ou auraient-ils déjà établi des
contacts ?
 

10.1 Quels extraterrestres ? Qui et comment seraient-ils ?

Une cohérence relative ressort des nombreuses descriptions des phénomènes : soucoupe, sphère ou cylindre lumineux, vol stationnaire,
suivi d'accélérations foudroyantes, absence de bruit, vitesse largement supersonique sans bang sonore, effets électromagnétiques associés
perturbant le fonctionnement des dispositifs radioélectriques ou électriques proches. A l'évidence, ces extraterrestres seraient forcément
intellectuellement doués et technologiquement en avance sur nous, pour avoir su réaliser ce que nous ne savons pas encore faire. Mais le
reste demeure mystérieux! Morphologie, constitution physique, type de vie, forme de communication et de société, sens des valeurs,
notion de temps, motivations... S'ils nous observent, il faut noter une apparente contradiction entre l'intérêt qu'ils paraissent nous
témoigner et leur furtivité. Plutôt que nous observer, il semble qu'ils veuillent se montrer à nous et nous acclimater progressivement à
l'idée de leur existence.

10.2 Quelles intentions et quelle stratégie déduire de leur comportement ?

L'extrapolation, à partir d'une analyse rationnelle des buts que pourraient poursuivre la ou les civilisations extraterrestres, devrait
permettre de se faire une idée des stratégies qu'ils mettraient en oeuvre, et partant nous conduire, en réplique, à en déduire les grandes
lignes de ce que pourraient être nos propres stratégies. Des OVNI se sont manifesté ces dernières décennies un peu partout dans le
monde, avec des pointes surprenantes entre 1952 et 1954, sans que nous puissions en déduire une ligne de conduite bien définie. Que
chercheraient-ils ?
Après les phases d'observation et de démonstration de leur existence, il nous semblerait logique qu'ils cherchassent à imprimer leurs
marques et leur volonté aux Etats de la Terre, or aujourd'hui, rien ne permet de déduire de leurs manifestations l'existence d'une volonté
directrice servant des buts que nous sommes aujourd'hui incapables de discerner. Il est plausible que l'on puisse attribuer aux Etats-Unis
des contacts privilégiés. Mais rien ne contredit le possible établissement d'autres contacts avec certains pays européens ou encore avec la
Russie, la Chine ou le japon, d'autres peut-être... Il parait cependant difficile d'imaginer qu'ils auraient pu se positionner sur Terre avec la
complicité de certains Etats. De plus, les hypothèses de contacts n'autorisent pas à déduire l'existence d'un quelconque statu quo avec ces
visiteurs. En effet, depuis 1947, les manifestations sporadiques d'OVNI et même l'apparition de vagues répétées se sont poursuivies. On
serait en droit de penser que ces visiteurs - forts de leur supériorité - montrent leur intention de continuer à se faire connaître dans les
lieux les plus divers de la planète et de poursuivre l'exécution de plans, dont les finalités et les moyens nous échappent encore. Il se
pourrait qu'ils aient, dès avant 1947, et après, conçu des craintes sur l'avenir de la Terre, menacée dans sa survie par des risques de
conflagration atomique. Leurs influences ont pu être accompagnées de démonstrations appropriées:
- survols de bases de missiles nucléaires dont un exemple est donné au chapitre 3,
- manoeuvre d'intimidation contre des avions comme à Luxeuil et Téhéran (chapitres 1. 1 et 2.3), - paralysie de témoins, arrêt des
moteurs, extinction des lumières (San Carlos de Bariloche, chapitre 2-5).
Les progrès réalisés dans la conquête de l'espace et dans le développement du nucléaire pourraient les inquiéter. Ne serait-il pas logique
de penser que ces civilisations extraterrestres auraient établi des stations, voire des colonies, dans la ceinture des astérides et pourquoi pas
des relais sur la Lune ? Nos incursions et des projets étudiés aux Etats-Unis de modification, à coups de bombes H, des orbites
d'astér6ides pour les rapprocher de l'orbite terrestre, aux fins d'exploitation minière, pourraient les gêner. Pour l'instant ils ne paraissent
pas s'immiscer dans nos affaires, mais il convient de se demander ce qu'ils recherchent effectivement. Veulent-ils envahir la Terre ? La
préserver d'une autodestruction nucléaire ? Connaitre et conserver le patrimoine que nos civilisations ont créé au cours des siècles ?
Devant ces incertitudes sur leurs intentions, nous ne pouvons préjuger de l'avenir et, en particulier, considérer qu'ils continueront à ne pas
intervenir. Certaines de leurs entreprises, à notre égard, pourraient donc, sur le long terme, ne pas être innocentes. Peut-être n'ont-ils que
faire de nos sensibilités et des politiques des Etats ?
 

10.3 Répercussions des manifestations d'OVNI sur le comportement officiel et officieux des Etats

Les répercussions ont été d'inégale importance. Suivant ce que l'on peut connaître des réactions des Etats, il est loisible de les classer,
dans notre hypothèse, en :
a) Etats inconscients des phénomènes extraterrestres ou qui s'estiment non concernés,
b) Etats conscients des phénomènes extraterrestres mais dépourvus de moyens d'investigation,
c) Etats conscients des phénomènes extraterrestres et pourvus de moyens d'investigation,
d) Etats entrés en contact avec une ou plusieurs civilisations extraterrestres et qui ont établi des
relations et/ou entamé une collaboration politique, scientifique et technique.

10.4 Des contacts auraient-ils été établis avec un ou plusieurs Etats ?

Des individus prétendent avoir été contactés, dans un but d'études ou en vue de l'établissement de relations d'intelligence à intelligence.
Peut-on imaginer des contacts directs et continus, au plus haut niveau d'un ou de plusieurs Etats, en particulier les Etats-Unis ? Il est vrai
que l'attitude de ce pays est des plus étranges depuis la vague de juin 1947, suivie de l'affaire de Roswell en juillet 1947 (c£ annexe 5). Si
les Américains ont pu recueillir à cette occasion ou à d'autres, au minimum, des débris ou des épaves entières de vaisseaux
extraterrestres, en plus ou moins bon état, et même des cadavres d'humanoïdes, un certain type de contact aurait bien été établi.
Les premières déclarations et réactions sont souvent considérées comme plus probantes que les affirmations ultérieures. Ainsi,
immédiatement, après ce qui deviendra plus tard l'affaire de Roswell, le général Twining a été chargé d'établir un rapport secret sur les
'disques volants". dont l'existence ) été révélée que 22 ans plus tard dans le rapport Condon. Il en ressort que ceux-ci existent bel et bien.
Or, les Etats-Unis ont pratiqué, depuis cette époque, une politique de secret croissant (classification au-dessus d'ultra secret"de certains
dossiers d'OVNI, selon le général Barry Goldwater) et de désinformation continue. Les conclusions étranges du rapport Condon n'en
sont qu'un épisode. Pourquoi et comment un secret d'une telle importance aurait-il pu, malgré tout, être préservé jusqu 'à aujourd'hui ?
La réponse la plus simple serait que les Etats-Unis veulent conserver à tout prix une supériorité technologique militaire sur les pays
concurrents, et, peut-être, un contact privilégié.
Cette politique de secret et de désinformation a pu être dictée par le souci compréhensible de ne pas créer de mouvements de panique ou
d'engouements irrationnels dans le public, ou celui, à l'époque, de se prémunir contre les actions de l'URSS, ou encore, de façon plus
prosaïque et politique, de ne pas apparaître aux yeux des électeurs comme incapables de fournir des explications convaincantes sur ces
phénomènes. Il ne fallait sans doute pas porter atteinte au prestige des forces armées, incapables d'interdire ces viols de l'espace aérien, et
prêter le flanc à des attaques contre les budgets militaires de la part des opposants politiques. Tout est envisageable, même la crainte de
voir différentes agences gouvernementales accusées d'avoir menti, à un moment ou à un autre.
Quoi qu'il en soit, il est symptomatique et illustratif de relever que les Etats-Unis se sont dotés, dès 1953, d'un arsenal répressif
impressionnant, toujours en vigueur semble-t-il. Ils ont promulgue, en particulier, deux ordonnances militaires AFR (Air Force
Regulation) 200-2 et JANAP 146 (Joint Army Navy Air Force Publication), l'une interdisant la divulgation au public d'informations
relatives à des observations d'objets non identifiés et l'autre qui fait de la divulgation non autorisée d'une observation d'OVNI par son
auteur une infraction passible de 10 ans d'emprisonnement et de 10 000 $ d'amende. L'ordonnance JANAP s'applique aux militaires mais
aussi aux pilotes de compagnies civiles et aux capitaines de la marine marchande.

10.5 Quelles dispositions devons-nous prendre dès maintenant

Que les OVNI soient ou non d'origine extraterrestre, le phénomène OVNI est déjà parmi nous et nous impose, de toute façon, une
vigilance critique; il comporte, en particulier, des risques de manipulations déstabilisatrices aux plans médiatique, psychologique, culturel
et religieux: terreur panique, guerre des mondes, psychoses créées par des sectes ou des lobbies, etc. Ces risques sen-
ibles de peur cosmique, ainsi que la découverte et sans doute la conquête à venir du cosmos, justifient désormais de la part des élites
politiques, scientifiques et intellectuelles, une certaine vigilance cosmique propre à prévenir toute surprise choquante, interprétation
erronée et manipulation malveillante ou malsaine.
A n'en pas douter, des mesures sont à envisager aux plans national et international. Quelles que soient les données de la problématique
politique américaine, et devant une attitude de secret persistante, comment concevoir des relations politiques et militaires harmonieuses
entre alliés, en particulier au sein de l'OTAN, qui devraient être normalement fondées sur une confiance élémentaire, si l'accès à des
informations technologiques, en particulier, d'une importance aussi incalculable, n'était pas partagé ?

10-5.1 Structures nationales

Si la France veut affirmer sa présence dans ce domaine, il paraît urgent de développer le SEPRA qui devra:
- renforcer ses moyens matériels et humains, pour être en mesure de recueillir les informations relatives à toutes les manifestations
d'OVNI, tant en Europe que dans le monde, - développer ses possibilités d'enquête et d'analyse, - renforcer son statut de représentation
et de relations extérieures.
De même, il conviendrait de créer, au plus haut niveau de l'Etat, une cellule en liaison avec le SEPRA, chargée:
- d'élaborer toutes hypothèses prospectives,
- de promouvoir les recherches scientifiques et techniques et, à ce titre, disposer d'un budget minimum, léger,
- de proposer des éléments de stratégie militaire,
- de participer à la mise au point d'accords sectoriels de coopération avec des pays européens et étrangers intéressés. Il est à noter que de
nombreux pays se sont déjà dotés d'organismes légers de recueil des observations d'OVNI au sein de leurs armées ou de leurs services de
renseignement.
 

10. 5.2 Structures européennes

Il serait souhaitable, ensuite, que les Etats européens et la Commission de l'Union européenne mènent toutes recherches et entreprennent
auprès des Etats-Unis des démarches diplomatiques, en exerçant les pressions utiles, pour élucider cette question capitale, qui doit
s'inscrire dans le cadre des alliances politiques et stratégiques. Peut-être serait-il à propos que la France proposât à la Commission de
créer en son sein - pour ne pas demeurer aveugle, muette et paralysée - un organisme spécial plus élargi de coordination, doté des
moyens humains et matériels nécessaires

10.6 A quelles situations devons-nous nous préparer ?

Quelles stratégies pourrions-nous élaborer dans les situations suivantes - apparition d'OVNI et volonté extraterrestre d'établir un contact
officiel et pacifique, - découverte fortuite ou non d'une microbase ou d'une base sur un point quelconque du territoire ou de l'Europe :
attitude à adopter face à une puissance amicale ou non, - invasion (peu probable compte tenu du fait qu'elle aurait pu être conduite avant
la découverte de 1' atome) et attaques localisées ou massives sur des points stratégiques ou non, - manipulation ou désinformation
délibérée en vue de déstabiliser d'autres Etats. S'agissant de la première situation évoquée, il n'est pas interdit d'avancer que les Etats, qui
se seraient dotés d'outils de recherche et d'analyse élaborés, auraient peut-être plus de chances que d'autres d'être choisis comme
interlocuteurs privilégiés, mais avec quels risques et quels avantages ?
 

CHAPITRE 11 lmplications aéronautiques

11.1 Pourquoi des implications aéronautiques ?

Il n'est intellectuellement pas possible de rester indifférent devant un phénomène aéronautique inexpliqué auquel ont été confrontés de
nombreux pilotes civils et militaires. Sur plusieurs centaines de cas aéronautiques avérés, les implications sont principalement de cinq
types : - simple observation d'un phénomène par l'équipage, les passagers ou le personnel au sol, - détection d'une piste sur un écran
radar, ce qui se produit dans un cas aéronautique sur cinq, aboutissant parfois à l'enregistrement d'une piste comme cela a été le cas le 28
janvier 1994 au Centre de détection et de contrôle (CDC) de Cinq-Mars-la-Pile (c£ chapitre 1),
perturbation des moyens électriques ou électroniques au sol (San Carlos de Bariloche) ou de bord (Téhéran),
- accompagnement d'avion (San Carlos de Bariloche, RB-47...
- comportement d'apparence agressive (Mirage IV, élève pilote de Tours, cas de Téhéran...
Le nombre des témoignages et la qualité des témoins interdisent d'éluder le phénomène, aussi le personnel de l'aéronautique, et plus
particulièrement celui de la défense, doit-il être sensibilisé et préparer à faire face. Comment en effet vouloir ignorer un phénomène qui se
manifeste par la traversée régulière de notre espace aérien par des mobiles dont le comportement donne à penser qu'ils sont pilotés par
une intelligence. Peut-on prétendre, parce que cela paraît dépasser nos connaissances techniques, que cela ne relève pas de notre
compétence ? Si nous ne faisions rien, le principe même de la défense et du renseignement aériens serait remis en question.
Les premières observations faites par des aviateurs remontent au début des années 40. Depuis, le nombre d'observations inexpliquées
(après expertise : PAN D), rapportées par des pilotes ou des contrôleurs, s'élève à plus de 500. Rappelons que ce chiffre est en France de
trois ou quatre depuis 19 5 1. Il appartient à l'armée de l'Air de prendre en compte ces phénomènes qui, jusqu'à preuve du contraire,
évoluent principalement dans l'espace aérien.
 

11.2 Qui est impliqué ?

11.2.i Le personnel navigant

Le personnel navigant est naturellement concerné, et plus particulièrement les pilotes, car, qu'ils soient civils ou militaires, ils occupent
une place privilégiée pour observer et seraient les premiers concernés en cas d'incident (risque de collision en particulier). Cela est
particulièrement vrai pour le pilote de combat, parce qu'il est entraîné à surveiller sans cesse le ciel et qu'il dispose aujourd'hui de
systèmes d'armes de plus en plus performants, capables de détecter des objectifs de plus en plus rapides et de plus en plus petits à des
distances de plus en plus grandes. Le couple pilote/système d'armes est plus que jamais un excellent instrument d'observation, et serait
notre premier moyen d'intervention si d'aventure cela s'avérait nécessaire. Les préoccupations du pilote de ligne sont différentes, car,
outre le fait qu'il ne dispose pas des mêmes équipements, sa priorité est à l'évidence la sécurité de ses passagers ; s'il reste un partenaire
privilégié dans la quête du renseignement, il serait totalement démuni face à une attitude agressive d'un OVNI.

11.2.2 Les contrôleurs

Le contrôleur radar est bien sûr concerné, mais, selon qu'il est civil ou militaire, les moyens de contrôle à sa disposition lui offrent des
possibilités différentes. Dans les deux cas, en liaison radio avec le pilote, c'est lui qui reçoit en premier le compte rendu d'observation de
l'équipage. Il doit erre préparé à noter et faire compléter les observations transmises avec la lucidité que lui donne le recul de sa position.
S'agissant de la détection radar, seul le contrôleur militaire dispose des équipements adéquats pour détecter un objet volant qui n'applique
pas les règles de la circulation aérienne générale. En effet, les radars militaires de défense aérienne permettent de présenter sur le scope
radar du contrôleur militaire, à la fois la visualisation de la détection primaire et la visualisation synthétique utilisée par les contrôleurs
civils (voir annexe 1). De même, ils sont les seuls a pouvoir obtenir une image d'appareils évoluant aux vitesses supposées des OVNI.
Enfin les moyens d'enregistrement et de restitution des situations radar en place dans les Centres de détection et de contrôle (CDC)
permettent de faire si nécessaire des investigations complémentaires.

11.2.3 Les météorologues

Les phénomènes insolites trouvent souvent leur explication dans les phénomènes météorologiques. Le doute peut facilement être levé si
les services spécialisés sont informés de l'intérêt de leurs observations. Tout le personnel militaire et civil spécialisé en météorologie doit
donc pouvoir répondre à cette attente.
 

11.2.4 Les ingénieurs du CNES

Les ingénieurs du CNES sont les spécialistes français de l'espace. Ils ne peuvent rester indifférents aux phénomènes des OVNI. La
connaissance de notre Univers, l'observation du ciel et la surveillance exercée sur tout ce qui s'y déploie les désignent tout naturellement
pour diriger l'étude des phénomènes extraterrestres. Nous avons décrit leurs travaux ci-avant.

11.2.5 Les ingénieurs du secteur aéronautique

Les ingénieurs du secteur aéronautique sont naturellement concernés. Leurs travaux sont présentés dans le chapitre suivant consacré aux
implications scientifiques et techniques.

11.3 Comment impliquer l'aéronautique
11.4
Pour que le personnel de l'aéronautique s'implique avec ses moyens, il faut savoir l'intéresser et pour cela l'informer sur le phénomène,
préciser ce que l'on attend de lui, définir les actions réflexes à avoir et l'attitude à observer.

11-3.1 Informer le personnel

Informer revient tout d'abord à faire admettre la possibilité de la présence dans notre ciel d'engins extraterrestres. Il faut vaincre la peur
du ridicule, avouer que l'on a, à défaut de certitude, de fortes présomptions fondées sur une liste d'exemples choisis parmi les
témoignages issus du monde aéronautique. Il faut, en outre, toucher toutes les générations. Des conférences d'information peuvent être
facilement programmées dans les écoles de l'aéronautique pour les jeunes générations (Ecole de l'air, Ecole nationale de l'aviation civile
(ENAC, Sup'Aéro ... ) et, pour les moins jeunes, au cours des stages de formation complémentaire en cours de carrière, et, à l'évidence,
au sein du Collège interarmées de défense, le CID) et de I'IHEDN. Le SEPRA fait d'ores et déjà des conférences à l'ENAC dans le cadre
de la formation des contrôleurs civils, il reste à étendre cette pratique à toutes les écoles de formation du personnel navigant quelle que
soit la spécialité enseignée. Pour les générations actives, ces conférences peuvent être facilement reprises, pour la partie militaire, dans les
Centres de détection et de contrôle et les unités navigantes, et, du moins pour les contrôleurs civils, dans les Centres régionaux de la
navigation aérienne (CRNA). S'agissant du personnel navigant civil, les compagnies aériennes, Air France en particulier, ont mis sur pied,
à l'intention des équipages, une fiche d'information systématique périodiquement mise à jour.
Cette information doit, par ailleurs, être actualisée de façon régulière sachant que l'objectif visé est de permettre au futur témoin, acteur
ou simple observateur, de maîtriser son attitude face au phénomène observé. Si l'on veut que le personnel s'implique, il faut qu'il sache
comment réagir en temps réel, communiquer quoi et à qui, prendre les mesures correspondant à la situation présente, etc. C'est dans ce
but qu'il convient de définir avec lui les actions réflexes qu'il doit appliquer et l'attitude à adopter.

11-3.2 Actions réflexes

Il est en effet nécessaire d'inculquer au personnel, confronté au phénomène, les actions réflexes qu'il doit avoir, sachant qu'il peut n'être
qu'un simple observateur ou, dans certains cas, avoir à prendre des mesures concrètes (exemple de San Carlos de Bariloche : extinction
surprise des lumières de la piste d'atterrissage au milieu du phénomène OVNI). Il est bien certain que pour demeurer maître de son
attitude face à un événement imprévu et mal connu, il vaut mieux y être préparé. Ces actions réflexes sont de types différents selon qu'il
s'agit d'observer, d'enregistrer un témoignage, de transmettre les informations recueillies ou de réagir en temps réel pour prendre les
mesures ad hoc face au phénomène.

11-3.3 Attitude à adopter

La conduite à tenir nous semble se résumer comme suit: observer, noter le maximum de détails, prendre si possible des photographies,
rendre compte, en laissant aux visiteurs l'initiative d'une éventuelle prise de contact et éviter une médiatisation prématurée.

11.3.3.1 Observation objective

Devant une situation inconnue, il faut se méfier de toute réaction instinctive d'autodéfense qui pourrait être facilement interprétée comme
une provocation. Il faut se contenter d'observer et éviter toute initiative visant à rechercher le contact.

11.3.3.2 Alerter

Une fois un phénomène constaté, il convient de rendre compte afin d'alerter, d'une part les autres équipages, ce qui se pratique
couramment, et, d'autre part, les autorités au travers de la chaîne opérationnelle du contrôle aérien pour le civil et de la défense aérienne
pour le militaire.

11.3-3.3 Rester discret vis-à-vis du public.

Témoin d'un tel phénomène, il faut savoir adopter une certaine discrétion vis-à-vis de la presse. Il est essentiel de permettre aux
scientifiques d'exploiter le renseignement avant de laisser les médias déclencher la curiosité du grand public, qui pourrait conduire à la
disparition d'éléments importants.
 

CHAPITRE 12 lmplications scientifiques et techniques

L'importance pour la défense au sens large du phénomène OVNI conduit à différentes propositions.

12.1 Renforcer le recueil et l'analyse des données

Il convient bien sûr de continuer et, si possible, d'étendre géographiquement le travail de collationnement, de première analyse et de
classement des données et des témoignages fait successivement par le GEPAN puis par le SEPRA, ce qui a été décrit dans les chapitres 5
et 6.

12.2 Entreprendre une veille et susciter des travaux amont

Des études présentées au chapitre 8, on peut conclure que s'impose une veille technologique, au moins passive et de préférence active,
dans les domaines de la propulsion de pointe, comme par exemple la magnétohydrodynamique. Il est vraiment essentiel de savoir ce que
font les autres nations à ce sujet. Dans d'autres domaines de pointe l'étude des différents témoignages pourrait se conjuguer avec des
expériences scientifiques appropriées pour permettre des progrès importants. Un exemple type est celui des faisceaux de particules ou de
micro-ondes avec leurs effets : outils, armes... Tous ces sujets sont dans l'ensemble plus amont que les problèmes techniques étudiés
actuellement par la DGA ou les organismes publics de recherche. Ils ne seront donc pas traités sans qu'une décision ne soit prise au plus
haut niveau de l'Etat.

12.3 Pousser la réflexion pour situer les phénomènes dans un cadre global

Les travaux mentionnés ci-avant permettront de régresser dans les modélisations partielles des phénomènes observés, avec des retombées
non négligeables pour la défense et l'industrie. Mais l'interprétation globale des phénomènes, bien documentés mais inexplicables,
demandera d'autres recherches. Les principales ont trait à l'hypothèse extraterrestre: citons pour mémoire les recherches actuelles sur la
détection des planètes extra-solaires, qui prendront un tour nouveau lorsque le VIT (Very Large Telescope) de l'ESO (European
Southern Observatory) au Chili permettra leur observation directe. Chaque découverte de planète, faite aujourd'hui indirectement, par les
perturbations qu'apporte la planète à son étoile, rencontre la faveur des médias.
Moins spectaculaires, mais passionnants pour un public cultivé, sont les travaux sur l'origine de la vie, qui sont menés internationalement
\a un rythme satisfaisant. Ils sont à la base de l'exobiologie, science de la vie extraterrestre (voir annexe 3). Les études sur l'évolution et
ses mécanismes sont handicapées actuellement par des querelles d'école. Elles sont importantes pour notre sujet: comment la vie
pourrait-elle évoluer ailleurs ? Insuffisamment développées, mais importantes aussi, sont les réflexions sur la genèse et le devenir des
civilisations. Elles se prolongent normalement par des scénarios de prospective à long terme pour notre planète, et bien entendu pour
d'autres.
Le voyage interstellaire, tel qu'il est évoque en annexe 4 - titrée "La colonisation de l'espace" doit faire l'objet d'une veille au moins
passive. Ce sujet est couramment traité aux Etats-Unis, où de nombreux contrats d'étude de la NASA ou du Pentagone concernent la
propulsion par antimatière, dans l'espace solaire ou interstellaire. C'est également aux Etats-Unis que l'astronome Papagiannis a obtenu
voici quelques années un contrat de la NASA pour détecter, dans la ceinture d'astéroïdes située entre les planètes Mars et Jupiter,
d'éventuelles cités spatiales. Il a observé pour cela les photos prises en 1983 par le satellite IRAS, et recherché d'éventuelles émissions
infrarouges anormales provenant d'objets de cette ceinture. Il semblerait que la NASA n'ait pas renouvelé le contrat de Papagiannis, qui
n'aurait pas produit de résultat.

12.4 Les études spéciales

Certaines études ne relèvent pas des sciences et technologies "dures" pour les voyages interstellaires, la stabilité des sociétés embarquées
demande à être étudiée. Quelle est en particulier leur dimension minimum ? - Il faudrait analyser discrètement, mais à fond, les
différentes tentatives de désinformation mises en oeuvre par certains gouvernements étrangers; le souci de ces gouvernements de
s'approprier seuls d'éventuelles technologies futuristes d'aéronefs militaires et d'armes pourrait contribuer à expliquer ces tentatives (voir
annexes 5 et 7). - Il conviendrait de prévoir, d'ores et déjà, les mesures a prendre et les décisions à mettre en oeuvre au cas où se
produiraient des événements comme des contacts indubitables, physiques ou radioélectriques, avec une civilisation extérieure.
 

CHAPITRE 13 lmplications politiques et religieuses

L'appréciation des influences qu'exercerait la confirmation formelle de l'existence d'OVNI et de civilisations extraterrestres sur la situation
politique et religieuse des Etats de la Terre, pourrait relever de la gageure. Toutefois, l'exercice est moins ardu lorsque nous essayons de
nous mettre à la place d'extraterrestres qui auraient pris la Terre pour champ d'observation et/ou d'intervention. Nous allons--utiliser cette
méthode. Il convient de poser, bien sûr, comme résolues les difficultés techniques et humaines qui nous permettraient de dépasser les
limites de notre Système solaire, voire de notre galaxie :
- Soit, au cours de voyages séculaires, à bord de "vaisseaux-monde", dans lesquels des milliers de volontaires embarqués verraient leurs
générations se renouveler. Il faut garder à l'esprit que ces engins seront dans l'impossibilité de regagner un jour la Terre, du moins le
supposons-nous, ce qui conférera - de facto - au gouvernement de bord une autonomie politique et une liberté de décision, indépendantes
des ordres et des programmes établis avant le départ de la Terre (cf annexe 4 : "la colonisation de l'espace").
- Soit, en quelques mois ou années - selon des concepts scientifiques et des techniques totalement révolutionnaires qui restent à imaginer
- à l'aide d'appareils ou de sondes, pilotés par des équipages classiques ou par des androïdes bioniques, qui suivraient les instructions
reçues d'une station mère ou de la Terre.
Au cours de ces explorations, nous pourrions découvrir un ou plusieurs astres peuplés d'êtres évolués plus ou moins proches de nous,
"humains", humanoïdes, ou créatures plus étranges. Ils auraient créé des civilisations comparables ou plus avancées que la nôtre actuelle,
ou ne seraient dotés que d'aptitudes rudimentaires à la civilisation, à moins qu'ils ne soient encore demeurés qu'au stade de la survie
élémentaire.
(Nota Bene: dans ce chapitre, les numéros entre parenthèses renvoient à 14 bibliographie, pp. 87 à 89)

13.1 Première phase : observation à distance

Il parait raisonnable de penser que nos explorateurs terriens auront reçu pour mission d'observer pacifiquement ces mondes et/ou de
conquérir, purement et simplement, ces nouveaux territoires pour y faire souche (cf infra 13.4). L'état d'avancement des populations
locales dictera vraisemblablement le mode, la nature et la durée de ces observations dont les préliminaires seront, bien entendu,
d'analyser:
les êtres vivants, leurs manières de penser et de vivre, leurs langages, leurs religions et croyances, leurs arts, sciences, techniques et
armements, leurs institutions politiques, leurs organisations sociales et leurs Histoires en général,
- les milieux dans lesquels vivent ces populations, les animaux, les végétaux, les mineraux, etc.
Cette première phase, excluant tout contact physique ou matériel, serait celle de l'observation scientifique de laboratoire in vivo: écoutes
électroniques, télédétections, enregistrements, décryptages des langages, analyses, évaluations, etc. Il importe de souligner que cette
période pourrait durer un an, dix ans, un siècle, mille ans pourquoi pas. En effet, quelle plus belle expérience scientifique - lato sensu -
que celle de disposer de populations, plus ou moins civilisées, stagnantes ou en évolution, en paix ou en guerre, organisées de cent
manières différentes, dotées sans doute de langues étrangères les unes aux autres, considérant chacune à sa façon l'organisation de leurs
cités terrestres et célestes. En un mot, nous serions dans la situation de nous observer nous-mêmes
 

13.2 Seconde phase : prélèvements in situ et apparitions furtives

L'interprétation des données recueillies ne pourra être complète que lorsque sera franchie une seconde phase, au cours de laquelle des
prélèvements et des analyses d'éléments minéraux, végétaux, animaux et même peut-être d'êtres évolués, seraient effectués. Dès lors, se
posera la question des types de contacts qu'il conviendrait d'établir et des implications politiques, psychologiques et religieuses qui
pourraient en résulter pour les populations locales : contacts furtifs et masqués, visibles et manifestes, continus ou intermittents. Si le
mode opératoire furtif et masqué était retenu en premier lieu, il ne pourrait - du moins en l'état actuel de nos techniques - passer, malgré
tout, totalement ina erçu des populations indigènes. Il est loisible d'estimer que les impacts psychologiques et religieux pourront varier
suivant les différents types d'organisations politiques et les niveaux de développement moral et scientifique rencontrés sur un même
monde.

13.2.1 Impacts sur les civilisations de l'ère préindustrielle

Des individus ou des foules, appartenant à des civilisations de l'ère préindustrielle, pourraient remarquer le passage et/ou l'atterrissage de
nos navettes ou de nos engins téléguidés. Ils pourraient collectivement les considérer comme autant de phénomènes naturels, divins,
extraordinaires, merveilleux, aberrants ou diaboliques (fresques du monastère yougoslave de Detchani, sphères de Nuremberg et de Bâle
en 1561 et 1566 - cf annexe 6). En outre, les mémoires collectives de ces peuples et leur imaginaire en général pourraient être, plus ou
moins fortement, marqués par de telles manifestations si elles s'accompagnaient, en particulier, de la vision de nos cosmonautes, revêtus
ou non de leurs combinaisons ou de leurs scaphandres, ou de robots, d'androides ou d'artefacts que nous aurions jugés à propos de
débarquer ou de représenter. De telles apparitions, si les autorités locales révélaient et certifiaient publiquement leur réalité, auraient, n'en
doutons pas, un impact créateur de nature à modifier pour quelque temps les conceptions politiques et religieuses indigènes.

13.2.1.1 Impacts sur les religions locales

Les ordres terrestres et célestes étant étroitement imbriqués dans les mentalités, les apparitions de nos navettes spatiales ou d'engins
téléguidés et, qui plus est, celles d'astronautes ou de robots bioniques, seront de nature à impressionner durablement les esprits, à
infléchir les religions, à en inspirer de nouvelles ou à être à l'origine de mythes fondateurs. Viennent à l'esprit les machines volantes que
décrit longuement Ezéchiel (1), la guerre aérienne du Ramayana, l'épopée de Gilgamesh (2), les Elolim de la Genèse (3) et les Veilleurs
du ciel, se mêlant aux filles des hommes et engendrant des géants, dont parle aussi Hénoch (4), et, plus généralement, les Immortels, les
Fils ou les Rois du ciel de l'Orient et de la Chine (5), le Japon "Terre des Dieux" (6), les Viracochas d'Amérique du Sud, les Incas ou
encore les grands dieux de l'Egypte ancienne, les Dieux, les Titans, les Géants, les procréés des Dieux et les Héros de l'Antiquité
occidentale et orientale (7), etc.
Le merveilleux et les phénomènes extraordinaires participaient autrefois de l'ordre naturel des choses. Les religions fondées sur l'existence
d'un Dieu ou d'un ordre créateur, seraient-elles, pour autant, ébranlées par de telles apparitions ? Rien n'est moins sûr. Passés le choc,
l'effroi et la curiosité, une appréciation nouvelle de l'ordre cosmique pourrait se substituer aux anciennes conceptions religieuses, sans
pour autant détruire le principe divin lui-même. A tout le moins, ces conceptions religieuses pourraient être infléchies ou même sublimées.
Dieu ne circule pas dans un engin spatial. Les grandes religions terriennes ne réprouvent pas, du reste, l'idée de l'existence d'autres
mondes habités dans l'Univers. Faut-il rappeler que certaines mémoires collectives connaissent des aberrations, malgré les preuves
tangibles ultérieurement fournies aux catéchumènes ? (culte de l'avion-cargo aux Nouvelles-Hébrides) (8). L'expédition militaire et
scientifique de Bonaparte en Egypte n'a laissé aucune trace dans les annales locales, qui n)ont retenu qu) une interruption du pèlerinage à
la Mecque (9). Plus près de nous, nombre de personnes n'ont pas cru que des hommes avaient marché sur la Lune, considérant qu'il
s'agissait d'une opération publicitaire ou de désinformation. Il serait à propos, toutefois, de nuancer cet impact, dans la mesure où toutes
les civilisations antiques ont conçu des panthéons, dont les dieux étaient associés aux manifestations terrifiantes de la mer, du vent, des
volcans, des tremblements de terre ou de la foudre. Il est, dès lors, difficile de dire s'ils étaient les avatars d'influences extraterrestres ou
procédaient, plus simplement, de l'invention de mythologies explicatives du monde.

13.2.1.2 Impacts politiques

Les impacts politiques, quant à eux, devraient être beaucoup plus éphémères, du moins en apparence. En effet, passés les moments de
stupeur, l'organisation politique des Etats ne paraît pas devoir être affectée durablement, les contingences reprenant vite le dessus.
Toutefois, tel monarque ou chef d'Etat pourrait se proclamer l'interprète exclusif et privilégié de ces manifestations extraordinaires. Ne
serait-il pas tenté de se consacrer dieu-roi ou roi-dieu, aux yeux de ses sujets ?
Sans que l'on puisse, une fois de plus, distinguer ce qui relève de la naturelle et spontanée recherche de la légitimité du pouvoir, de ce qui
pourrait n'être effectivement que le résultat d'une captation privilégiée, force est de constater que l'Histoire abonde en dieux-roi ou
rois-dieux (pharaons, rois assyriens, rois épiphanes hellénistiques, empereurs romains, chinois ou japonais, fils du Soleil d'Amérique
centrale ou du Sud, etc.).

13.2.2 Impacts sur des civilisations de 1"ère industrielle

Les civilisations de l'ère industrielle sont plus sceptiques qu'autrefois et conçoivent avec moins d'aisance ce qui ne relève pas de
l'immédiat explicable ou du simplement mesurable. Toutefois, il est certain que les populations, telles les nôtres aujourd'hui, seraient
profondément marquées si la preuve irréfutable de l'existence d'extraterrestres était apportée. Cette question est au coeur de notre
rapport.

13.3 Troisième phase : influences sur les civilisations locales

La troisième phase serait celle des influences que nous trouverions à propos d'exercer sur le milieu et les civilisations rencontrées en vue
de les faire évoluer à notre façon. Les avantages et les risques devront, cela va de soi, être soigneusement etudiés.

13-3.1 Influences sur des civilisations de l'ère préindustrielle

Nous pourrions estimer nécessaire, dans certains cas, d'influer de façon précise sur le milieu et de façon subtile sur l'évolution des
civilisations locales. Il pourrait nous apparaître, au terme de nos observations et de nos analyses, nécessaire d'apporter, par touches, des
modifications au milieu naturel et à l'écosystème, en pratiquant, par exemple, des ensemencements ou des implantations de végétaux et
d'organismes sélectionnés qui feraient défaut.
De même, le cours des civilisations indigènes pourrait être progressivement modifié en influant, à distance ou directement, sur les qualités
ou les défauts d'individus choisis, en accentuant leurs dispositions intellectuelles, morales et leurs connaissances scientifiques ou en
provoquant des mutations génétiques, par différents procédés à inventer. Il s'agirait, en l'occurrence, de tenir le rôle que ces populations
auraient volontiers dévolu à des dieux, lesquels, par l'apport de textes sacrés, infléchiraient, par exemple, leur sens moral, leur religiosité
et, peut-être, leurs lois et leurs institutions politiques. L'utilisation d'éléments propres \a terrifier et à impressionner pourrait être, dans
certains cas, appropriée. Et rien n'interdirait, toute révérence gardée, de songer à différents épisodes de l'Ancien Testament, aux
conditions dans lesquelles furent instituées les lois de Manou (1 0) ou encore donné le Coran. Les influences renvoient à un certain
nombre d'énigmes de l'Histoire, dont, peut-être, l'apparition concomitante des grandes civilisations de l'Indus, de la Mésopotamie et de
l'Egypte (villes, architecture, écriture, calendrier, astronomie, etc.). Elles font également penser à l'extraordinaire carte de lAntarctique,
dessinée quasi libre de glaces, par le français Oronte Finé, en 153 1, près de trois siècles avant la découverte de ce continent en 1820 (1
1).

13-3.2 Influenoes sur des civilisations de 1"ère industrielle

La nature de ces influences variera selon le type des civilisations, leur développement technologique et leur accoutumance psychologique
ou non à l'existence de civilisations extraterrestres. Il conviendrait, au préalable, d'acclimater dans l'esprit de ces populations l'idée de
l'existence probable de civilisations extraterrestres (romans de science-fiction, films, bandes dessinées, jeux vidéo, publicités, climat
psychologique favorable, sectes idoines pourquoi pas, etc.).
Des connaissances technologiques nouvelles et essentielles pourraient être apportées par différentes voies ou à la faveur d'accidents
fortuits ou provoqués d'un de nos engins spatiaux. L'affaire contemporaine de Roswell vient, dès lors, a l'esprit. Encore faudrait-il, pour
qu'elle soit pleinement retenue (ou écartée), que le gouvernement américain veuille bien montrer, communiquer et laisser analyser, sans
ambages, tous les éléments qtiil a réellement recueillis à cette occasion.
 

13.4 Quatrieme phase : contacts directs

Une quatrième phase sera celle de l'établissement de contacts directs avec des indigènes ou des populations entières, en recourant ou non
à une avant-garde de robots bioniques. Une fois encore, les buts recherchés devront être déterminés avec précision. L'intérêt et l'utilité
véritable d'établir de tels contacts devront être pesés avec soin pour en supputer les risques et les conséquences. Un programme précis
pourrait les planifier. Toutefois, un accident technique grave, affectant l'un de nos engins spatiaux, pourrait être l'amorce d'un contact
officieux, d'une nécessaire implantation ou d'une colonisation, ou encore, si nécessaire, d'une opération d'information-désinformation. Il
convient d'envisager, également, la sédition de certains de nos équipages, qu'il faudrait débarquer ou qui décideraient d'autorité de vivre
sur l'un des mondes découverts et, à la limite, de se mêler aux populations indigènes, allant à l'encontre des ordres reçus, bon gré mal gré,
de non intervention et de non-immixtion dans les affaires locales. Ces contacts supposent que les mondes découverts soient peuplés
d'êtres humains ou d'hominidés dont la complexion serait identique ou proche de la nôtre. Mais dans l'hypothèse de contacts et
d'implantations planifiés de longue durée de membres de nos équipages, faudra-t-il, par prophylaxie, prohiber les mélanges, en leur
posant un interdit majeur (1 2) ou, au contraire, les tolérer et même les encourager ? Tout en gardant à l'esprit que des contacts directs et
prolonges, conduiraient inéluctablement les populations indigènes à considérer, infine, que nous ne sommes pas tellement différents
d'elles. Il serait, toutefois, prudent d'envoyer au préalable des androïdes télécommandés pour apprécier les réactions que susciterait une
telle intrusion ou d'en acclimater l'idée par des apparitions furtives et épisodiques.

Qu'adviendrait-il si nous rencontrions des populations composées d'êtres difformes ou monstrueux à nos yeux ? L'effet optique sera
certainement saisissant et un sujet de choix pour leurs médias et les nôtres, mais les types de contact seront, dès lors, différents, du moins
peut-on le supposer.

13.4.1 Contacts directs avec des civilisations de l'ère préindustrielle

Il est certain que de tels contacts feront immédiatement imaginer aux populations locales quelles sont en présence de dieux. Des
rapprochements historiques viennent naturellement a l'esprit: l'arrivée des Espagnols en armure et à cheval en Amérique centrale, ou, plus
généralement, celle des Européens lors de la découverte et de l'exploration du globe. L'impact sur des populations, qui n'avaient jamais
vu de chevaux, d'armures brillant au soleil, d'hommes blancs, blonds ou roux en particulier, a dû être fortement ressenti. Cependant, le
choc de ces apparitions sera vite atténué, avec la multiplication des relations, qui plus est si nos équipages venaient à prendre une place
éminente dans les ordres politique et militaire locaux. Cela renvoie, bien sûr, aux différentes épopées de la découverte du monde, à la
colonisation européenne et aussi à la fin des empires occidentaux.

13.4.2 Contacts directs avec des civilisations de l'ère industrielle

Viendrait le jour où nous estimerions que ces civilisations, conduites progressivement par nos soins à notre échelle, seraient à même de
participer à notre monde. Le terrain préalablement prépare, les contacts pourraient, par exemple, être établis discrètement avec des
individus sélectionnés ou au plus haut niveau des Etats, ou de certains d'entre eux, et demeurer si possible secrets. Les indiscrétions
n'étant pas à exclure, les dirigeants choisis devront alors mener des opérations d'information, de désinformation et de contre-information,
pour conserver un caractère privilégié à ces relations et, qui sait, bénéficier, de notre part, d'informations scientifiques, techniques et
politiques inédites, leur donnant le pas sur leurs rivaux. La sélection des Etats, des gouvernants, des personnalités ou de simples individus
sera, bien entendu, de première importance.
Avant ou après la mise en place d'un programme d'influence, pourquoi ne pas imaginer de faire apparaître des robots bioniques
d'apparence humaine, ou ressemblant aux êtres vivants sur place, afin de ne pas risquer la vie de membres de nos expéditions ?
Pourquoi, enfin, ne pas nous présenter nous-mêmes, purement et simplement, au vu et au su de tous ? Il est aisé d'imaginer le
retentissement immense que cela provoquerait dans toutes les sphères du psychologique, du politique, du militaire, du stratégique, du
religieux, sans parler des médias, des multiples concertations et colloques internationaux, des séances ininterrompues d'organisations du
style de l'Onu, des appels à "l'unité du monde', à la concertation internationale, à la création de commissions d'accueil, etc. La rivalité des
Etats sera intéressante à observer.
Il va de soi que nos intentions devront être perçues comme pacifiques. Si telle n'était pas notre politique, il serait de nul besoin, bien
entendu, de prendre des précautions particulières pour ménager les sentiments des populations locales. Dans tous ces cas de figure, nous
devrions rencontrer des idolâtres, des thuriféraires et des herodiens, qui, par certitude millénariste, crédulité, pragmatisme ou intérêt, nous
accueilleront avec enthousiasme comme des sauveurs, à même de résoudre toutes leurs difficultés et de leur apporter la paix et la
prospérité, de préférence sans avoir beaucoup d'efforts 'a fournir. Ce seront nos premiers alliés. Des zélotes, sceptiques et repliés sur les
vénérables conceptions séculaires de leur monde bouleversé, mettront en doute ou nieront notre existence. S'ils venaient à l'admettre, ils
nous considéreraient comme autant d'envahisseurs, dont les intentions seraient perçues comme d'autant plus suspectes quelles seraient
pacifiques. De là à imaginer la création de mouvements de défense et de résistance à l'envahisseur, il n'y a qu'un pas qu'il est logique de
franchir. L'importance de ces mouvements dépendra, en partie, de notre habileté à les réduire, à les convaincre, dans l'espoir de nous les
attacher.
Mais comment alors éviter le piège des bonnes intentions et des bons sentiments, dont chacun sait combien l'enfer est pavé ? (13).
Faudra-t-il avouer depuis quand datent nos observations ? Nous reprochera-t-on de ne pas être intervenus pour empêcher tel conflit
mondial, ou nous en imputera-t-on la responsabilité, ou encore, et plus généralement, nous fera-t-on grief d'avoir modifié le cours des
civilisations ? De très fortes et durables perturbations psychologiques seront à envisager dans ces cas. Seront-ils déçus de ne pas nous
savoir Immortels ? Plus tard, des échanges économiques et technologiques et des liens financiers devraient s'établir avec ces populations.
Sera-t-il de sage politique de nous occuper des affaires locales ? Et, d'une manière ou d'une autre, pourrons-nous échapper à la
sollicitation de devenir les arbitres des différends politiques, de la paix, de la guerre et des crises économiques ?
Quoi qu'il en soit, toutes les difficultés non résolues seront, un jour ou l'autre, mises à notre charge. N'ira-t-on pas jusqu'à nous reprocher
les apports de notre civilisation très évoluée, ou du moins ce que nous pensons être pour eux des bienfaits ? Des changements d'opinion
et d'attitude à notre égard pourront se produire avec le temps. Des groupes de personnes ne seraient-ils pas tentés un jour de se
considérer nos égaux, à défaut pour nous d'être demeurés inaccessibles. Surgiront, dès lors, des mouvements revendicatifs et
s'enclencheront, sans doute, des cycles révolutionnaires, dont nous pâtirons ainsi que nos alliés hérodiens. Notre politique globale serait
alors compromise et nous devrions envisager d'espacer les contacts et, à la limite, de nous retirer sur nos vaisseaux et sur nos bases
arrière. Nous disposerions alors du temps nécessaire pour réviser nos politiques, appuyées sur des techniques encore inconnues de nos
catéchumènes.
La découverte de mondes nouveaux pourrait nous permettre d'entrer en contact avec des civilisations aussi développées que la nôtre et
même bien plus avancées. Rien ne permet d'exclure, à la limite, que nous rencontrions des explorateurs, venus d'autres mondes plus
lointains. Dans ces hypothèses, il est loisible d'imaginer que nous aurons pu être repérés les premiers dans l'espace. Ce sera à notre tour
de connaître alors - du moins pour partie - des effets psychologiques et des implications politiques et religieuses que nous avons décrits.
Quelle sera la politique des gouvernants locaux à notre égard ? Nous accueilleront-ils pacifiquement ou nous tiendront-ils prudemment à
distance ? Faudra-t-il craindre de nous voir opposer des armes spatiales nucléaires ou autres, contre, par exemple, les bases que nous
aurons tenté d'installer ou réussi \a établir dans une ceinture d'astéroïdes proche de l'un de leurs mondes ?
Quels seront les résultats de telles rencontres ? Quelles relations pourrons-nous établir et quelles influences exercerons-nous sur ces
différents types de civilisations ? Tout est envisageable. La boucle étant bouclée, nous sommes donc renvoyés à nos préoccupations et à
nos interrogations actuelles.
 

CHAPITRE 14 Implications médiatiques

Comme il a été souligné précédemment, il peut paraître extravagant que des personnes sensées, scientifiques de surcroît, s intéressent à
des phénomènes inexpliqués, et pour l'instant encore inexplicables, au risque de paraître ridicules. Mais, comme ce rapport tente de le
démontrer, il existe assez de points d'interrogation sur des traces tangibles, pour justifier l'intérêt scientifique porté à ces questions. C'est
ce qui nous sépare de l'approche médiatique: la curiosité du chercheur pour la recherche à entreprendre, afin de résoudre les énigmes
proposées à sa sagacité, même si l'état de la science n'est pas suffisant pour y répondre complètement, s'oppose à la curiosité de la presse
pour un sujet à rebondissements, susceptible de merveilleux scoops dont la rigueur scientifique n'est généralement pas l'apanage.
il n'est pas question de faire le procès de la presse: son aide est souvent précieuse. Mais ces événements fugaces reposent pour partie sur
des témoignages humains, d'autant plus fragiles qu'ils proviennent de personnes émues par leur rencontre avec "l'inconnu' et qu'ils
échappent aux repères habituels. La presse a parfois tendance, soit à tourner en ridicule les faits rapportés, soit à se ridiculiser elle-même
par excès d'informations extrapolées à partir des éléments décrits par les témoins.

14.1 Que peut redouter un gouvernement de la curiosité des médias

- La panique: les médias diffusent des informations terrifiantes susceptibles de semer la panique dans la population. L'exemple fameux de
l'émission de fiction d'Orson Welles, prise au pied de la lettre par les auditeurs de la radio en 1938, et provoquant une pagaille énorme
dans une région des Etats-Unis, a peut-être conditionné la réaction des militaires américains face à l'incident de Roswell en 1947. La
désinformation fut habilement conduite puisqu'elle musela les médias pendant 30 ans. La panique, qui s'accompagne de désordres
humains considérables (suicides, fuite sur les routes, émeutes et saccages ... ), ferait reculer n'importe quel gouvernement pour lequel
seule la paix est un facteur de richesse et de stabilité du pouvoir.
- La méfiance : la crainte de voir des informations exactes, divulguées et reprises avec une ironie manifeste, est aussi un frein à
l'évocation ouverte des questions d'OVNI. Cette attitude est à la source de la désinformation et de la confusion dans lesquelles baigne
l'opinion publique, à propos de ce qui est vrai ou faux. Elle ne peut qu'être redoutée par les décideurs.
La crainte du ridicule: si celui-ci ne tue plus depuis longtemps, il est quand même parfois difficile à surmonter.
La manipulation : les médias peuvent être manipulés par des lobbies ou des groupes de pression à des fins sectorielles (par exemple,
pousser des hommes politiques à créer une IDS antiOVNI) et pourraient ainsi se faire les porte-parole involontaires d'une manoeuvre de
désinformation ou d'une tentative de déstabilisation.

14.2 Quelles attitudes adoptent les médias ?

- Pour la presse écrite à sensation, tout est bon pour faire vendre. La curiosité du public est grande et sa demande génère des articles
alléchants, souvent fantaisistes. Si elle se fait le relais de théories incroyables, c'est en revanche grâce à elle que les dernières révélations
sur Roswell, faites par d'anciens témoins, commencent à être connues.
- Pour les grands journaux, l'ironie ou l'agressivité sont, le plus souvent, une manière d'aborder un sujet tabou que personne ne maîtrise.
Mais la presse sait aussi se faire l'écho de phénomènes extraordinaires lorsque, à l'exemple de San Carlos de Bariloche, des dizaines de
personnes en ont été témoins. Il lui arrive aussi de faire une bonne présentation du dossier OVNI.
- Pour la télévision et le cinéma, le sujet est à la mode, car il peut être traité sur le thème de la fiction et là plus rien n'arrête l'imagination
des producteurs. Le mode farfelu adopté par Canal + pour sa "Nuit des extraterrestres' n'incite pas à faire prendre ce sujet au sérieux. Il
faut cependant rendre hommage à quelques émissions sérieuses et bien documentées, comme celle d'Arte en mars 1996.

14.3 Que faire ?

L'avenir de notre planète se trouve dans l'espace. Que ce soient la surpopulation, l'esprit d'aventure, la recherche d'autres matières
premières, le goût de la conquête et de la colonisation ou bien d'autres motivations, plus ou moins altruistes, tout pousse à l'expansion au
loin de l'humanité. Serons-nous un jour les extraterrestres d'autres planètes ? Lorsque nos sondes tourneront autour de mondes, de plus
en plus lointains, et les filmeront, que pourront en penser d'hypothétiques habitants ?
Il faut se préparer à cette perspective, et les médias peuvent aider à la pédagogie des foules.
Un SEPRA renforcé pourrait utilement consacrer des efforts à la formation des journalistes et créer un site documentaire sur Internet.
 

Conclusions et recommandations

Le problème des OVNI ne peut pas être éliminé par de simples traits d'esprit caustiques et désinvoltes. Depuis la parution du premier
rapport de l'Association des anciens auditeurs de l'IHEDN, il y a 20 ans, le CNES mène des études sérieuses, en collaboration étroite
avec la Gendarmerie nationale et l'armée de l'Air principalement, ainsi qu'avec d'autres organismes d'Etat (Aviation civile, Météorologie,
etc.) ; ces études recoupent d'autres recherches entreprises, de manière plus ou moins discrète, à l'étranger, et pour l'essentiel aux
Etats-Unis.
Elles démontrent la réalité physique quasi certaine d'objets volants totalement inconnus, aux performances de vol et au silence
remarquables, apparemment mus par des intelligences. Ces objets volants impressionnent fortement, par leurs manoeuvres, des pilotes,
civils et militaires, qui hésitent à parler. La crainte de paraître ridicule, aliéné, ou simplement crédule, motive principalement cette réserve.
Des engins secrets d'origine bien terrestre (drônes, avions furtifs ... ) ne peuvent expliquer qu'une minorité de cas. En prenant
suffisamment de recul dans le temps, on perçoit clairement les limites de cette explication.
Force est donc de recourir à d'autres hypothèses. Certaines ne peuvent être ni confirmées ni infirmées. Elles ne sont donc pas
scientifiques et, certes, il est bien difficile d'étudier scientifiquement des phénomènes rares, fugitifs et aléatoires, alors que la science se
fonde avant tout sur des expériences et leur répétabilité. Cependant, l'exemple des météorites montre que ce genre de phénomène peut
malgré tout, après des siècles de doute et de refus, finir par être admis par la communauté scientifique.
Une seule hypothèse rend suffisamment compte des faits et ne fait appel, pour l'essentiel, qu'à la science d'aujourd'hui ; c'est celle de
visiteurs extraterrestres. Emise, dès 1947, par certains militaires américains, elle est aujourd'hui mondialement populaire, décriée par une
certaine élite, mais plausible. Des scientifiques (astronomes, physiciens, ingénieurs, prospectivistes ... ) l'ont suffisamment élaborée pour
qu'elle puisse être recevable - en tant qu'hypothèse - par leurs pairs. Différentes variantes plausibles du voyage d'une ou plusieurs
civilisations, depuis un système solaire lointain vers le nôtre, ont été mises au point. Une modélisation des techniques
magnétohydrodynamiques, qui pourraient être employées pour le déplacement des OVNI dans l'atmosphère, a été portée à un bon niveau
de développement. D'autres manifestations de ces objets ont reçu un début d'explication physique (pannes de voiture, faisceaux tronqués,
etc.).
Les buts de ces éventuels visiteurs restent inconnus, mais doivent faire l'objet d'indispensables spéculations et de mises au point de
scénarios prospectifs.
L'hypothèse extraterrestre est de loin la meilleure hypothèse scientifique ; elle n'est certes pas prouvée de façon catégorique, mais il existe
en sa faveur de fortes présomptions, et si elle est exacte, elle est grosse de conséquences.

De ce constat prudent, mais ferme, on peut tirer plusieurs recommandations
1) Informer les décideurs politiques, militaires et administratifs, ainsi que les pilotes d'avions et d'hélicoptères. Une action progressive
d'information pourrait viser:
- l'ENA et I'IHEDN,
- des écoles dépendant de la Défense, et leurs anciens élèves : Air, Navale,
- Saint-cyr, Gendarmerie (officiers et sous-officiers), Santé des armées, Polytechnique, ENSTA, ENSAE,CID, CHEAR, CHEM...,
- des écoles civiles, et leurs anciens élèves : Ecole nationale supérieure de police, Ecole des officiers de police, écoles de journalisme,
Ecole nationale de l'aviation civile. Dans cette dernière école, de nombreuses conférences ont permis d'enseigner aux contrôleurs aériens
les bonnes réactions en cas de rencontre d'un avion avec un OVNI, - des organismes soutenant ou entreprenant des recherches à finalité
militaire : DGA, ONERA, CEA/DAM...,
- les services spéciaux civils et militaires, ainsi que la Direction de la communication de la défense (DICOD, ex-SIRPA central), en
attirant leur attention sur les processus de désinformation.
2) Renforcer les moyens humains et matériels du SEPRA, pour qu'il puisse:
- développer ses possibilités d'enquête et d'analyse, - recueillir les informations relatives à toutes les manifestations d'OVNI, tant en
Europe que dans le monde,
- entretenir et développer des bases de données sur les différents aspects de ces manifestations,
- renforcer son statut de représentation et de relations extérieures.
3) Faire prendre en compte la détection des OVNI par les systèmes civils et militaires de surveillance de l'espace, qu'il est nécessaire de
développer pour d'autres raisons, (prévention des col-
lisions entre satellites et débris spatiaux, etc.).
4) Créer, au plus haut niveau de l'Etat, une cellule en liaison avec le SEPRA, chargée:
- d'élaborer toutes hypothèses prospectives, - de promouvoir des actions scientifiques et techniques et, à ce titre, disposer d'un budget
annuel de quelques millions de francs,
- de participer à la mise au point d'accords sectoriels de coopération avec d'autres pays. 5) Entreprendre auprès des Etats-Unis avec le
soutien d'autres Etats, voire de l'Union européenne des démarches diplomatiques pour inciter la superpuissance à collaborer, et au besoin
exercer les pressions utiles pour élucider cette question capitale, qui ne peut que s'inscrire dans le cadre des alliances politiques et
stratégiques.
6) Si spéculatives que soient ces éventualités, réfléchir, au niveau des pouvoirs publics, avec l'aide de la cellule mentionnée au 4), aux
mesures à prendre en cas de manifestation spectaculaire et indiscutable d'OVNI:
- tentative ouverte de prise de contact,
- atterrissage devant de nombreux témoins,
- autres actions d'envergure.
Ces réflexions seraient menées de façon méthodique, tout en conservant, cela va de soi, un minimum de distance.