19 - LE SAGE DU TIBET / Par Tuesday Lobsang Rampa --Montréal : Éditions Stanké, ©1980. {(pages 163 à 174)(Extrait 33)}. L'Histoire de laTerre.
 

L'Histoire de laTerre

    « Depuis combien de temps est-ce que ce monde existe ? » demandai-je alors au lama.

    Il accueillit ma question par un sourire et dit sans y répondre : « Tu n'en as vu encore qu'une partie infime ; nous allons en voir davantage : des événements passés présents et futurs. Tu viens ? » Je le suivis jusqu'à cette Salle de l'Univers où le globe nous attendait.

    « Tu sais, Lobsang, reprit mon guide, nous avons tendance à croire que ce monde est éternel, mais il est bel et bien dans un processus de destruction à plus ou moins long terme. On sait de source sûre que les différents univers tendent à se repousser les uns les autres. Et j'insiste sur le fait que la notion de temps telle qu'on l'utilise sur Terre est une valeur tout à fait arbitraire. Ce qui compte c'est le temps spatial. Je t'ai parlé je crois de ces allumettes qui s'enflamment dès qu'on les frotte sur une surface rugueuse. Eh bien disons que, pour un dieu, la naissance, la vie et la fin de ce monde — et des autres mondes —, ressemblent à cette brève séquence. Il y a tout d'abord production de chaleur lors de la friction, puis production d'une flamme qui bientôt s'éteint laissant un minuscule point rouge incandescent. Ce point disparaît à mesure que le bout de l'allumette se refroidit et il ne reste plus pour finir qu'une extrémité noire et froide. Voilà le destin de la Terre et des autres planètes. On s'imagine qu'on est sur un globe éternel, comme le croirait un personnage minuscule qui se trouverait à l'extrême bout de l'allumette lorsqu'elle est en train de se refroidir. Je ne sais pas si tu saisis ma comparaison et ce que je veux te faire comprendre ? »

    « Si, si, Maître, répondis-je. Un lama qui avait étudié en Allemagne dans une grande école m'avait déjà parlé en ces termes ; il avait même ajouté que la Terre, qu'il comparaît aussi au bout de l'allumette, aurait atteint au bout de quelques millions d'années près de dix millions de degrés centigrade car il faut un certain seuil de température pour que l'hydrogène qui se trouve dans l'atmosphère se transforme en carbone, en oxygène et autres éléments. Tous ces éléments contribuent à la formation d'un monde. Il m'a également dit qu'avant la fin du monde le globe gonflerait. »

   • C'est tout à fait exact, dit mon ami. Cela, ils ne le savent pas en Occident car ils ne possèdent pas les instruments que nous avons ici, qui datent d'un milliard d'années et qui marcheront encore dans un autre milliard d'années. Ces appareils sont restés pendant des centaines, des milliers de siècles en ces lieux jusqu'au jour où quelqu'un est venu qui savait les faire marcher. Je possède ce savoir, Lobsang, et j'entends te le transmettre. Tu vas connaître une existence très dure mais tu sauras ce qu'est vraiment le monde. Et lorsque tu emporteras ton savoir au royaume du Patra, tu en feras profiter les autres univers. »

    « Vous avez dit "patra", Maître ? demandai-je. Je n'ai jamais entendu parler de ce lieu.

    « Je le sais, Lobsang, mais tu vas bientôt le connaître ; nous allons même y aller, mais avant il nous faut encore voir des choses ici. Je trouve stupides les gens qui utilisent les données que leur fournit un appareil et qui ne savent rien de son fonctionnement. Un bon utilisateur doit être capable de faire les choses pour lesquelles l'instrument a été conçu. »

    Nous pénétrâmes dans la pièce, ou la salle —comme on voudra —, et l'aube qui nous accueillit fit bientôt place à la lumière du jour. Mais ce n'était pas l'aube qu'on avait l'habitude de voir sur la terre. En fait, les teintes magnifiques que l'on admire lors du lever ou du coucher du soleil ne sont que la réfraction de la lumière par les particules polluantes de l'atmosphère. Jadis la pollution, soit les résidus, nourrissait la Terre, servait d'engrais au sol qui est le produit des éruptions volcaniques. Le sel est aussi un produit des volcans, et sans le sel il n'y aurait pas de vie possible.

    Nous prîmes place à côté du module de commande. « Nous allons regarder un peu au hasard, me dit mon guide, nous ne sommes pas pressés. En bas ils doivent être contents d'être un moment débarrassés, de nous, surtout de toi, petit chenapan, qui t'amuses à lancer des projectiles sur les crânes rasés ! Tu as vu qu'au début de notre ère les seuls animaux à peupler la Terre avaient un aspect très inquiétant. La plus étrange de ces créatures est certainement le brachiosaure. Mais il y a aussi l'ultrasaure qui est également très bizarre. On pense qu'il devait avoir une pression sanguine très élevée car la tête qu'il portait au bout de son cou pouvait s'élever à près de vingt mètres au-dessus du sol ; il aurait aussi pesé huit tonnes et l'on pense qu'il avait deux cerveaux — l'un se trouvant dans la tête et activant les mâchoires et les jambes de devant, et l'autre se trouvant à l'arrière, c'est-à-dire derrière le bassin et commandant la queue et les jambes arrière. Cela me rappelle une question que l'on m'a posée ; Qu'arrive-t-il lorsque l'une ou plusieurs des pattes d'un mille-pattes perdent la cadence ? C'est une question bien embarrassante à laquelle il m'est difficile de répondre avec précision. Peut-être y a-t-il une créature qui veille à ce que cet animal ne se croise pas les jambes en marchant ? Eh bien ! Lobsang, que veux tu voir ? continua le lama. Nous avons tout notre temps. Je te montrerai ce que tu veux. »

    Je réfléchis un instant, puis je dis : « Ce lama japonais que nous avons eu comme professeur nous a raconté beaucoup de choses, mais je ne sais pas dans quelle mesure il faut y croire. Il nous a dit, par exemple, que la température sur terre avait été jadis très élevée, puis qu'elle s'était brusquement abaissée et que la terre entière s'était recouverte de glace. Est-ce que nous pourrions voir cela ? »

    Mais bien sûr, sans problème, Lobsang ! me répondit le lama. Mais tu sais ce phénomène n'est pas unique, il s'est souvent reproduit. Ce monde existe depuis des milliards d'années et il connaît régulièrement des périodes de refroidissement. Actuellement, par exemple, le pôle Nord est recouvert de glace ; sur l'eau, la couche peut atteindre jusqu'à deux cent mètres d'épaisseur. Si elle fondait, si les icebergs fondaient la terre serait submergée. Nous, au Tibet, serions sans doute à l'abri car le niveau de l'eau ne monterait pas aussi haut. »

    Là-dessus il se tourna vers le module de commande et se mit à consulter une liste de chiffres. Puis la lumière diminua dans la pièce. Pendant quelques instants ce fut l'obscurité complète et bientôt apparut une lueur rougeâtre comme je n'en avais jamais vu, qui se transforma en une série de rayons diaprés formant un arc de lumière entre les deux pôles.

   « C'est l'aurore boréale, me dit le lama, ou l'aura de la Terre. Si nous pouvons la voir c'est parce que nous sommes en un point très éloigné de l'endroit où se produit le phénomène. » La lumière se fit plus intense et devint presque aveuglante. Il fallait fermer les yeux à demi pour pouvoir la supporter.

    « Où est le Tibet ? » demandai-je. « Nous sommes ici, répondit mon ami, et là où tu regardes ce n'est que de la glace. »

    Je regardais cette glace et ne comprenais pas comment ça pouvait en être puisqu'il y en avait de la verte, de la bleue et de la transparente, aussi transparente que le plus limpide des cours d'eau. « J'en ai vu assez, m'écriai-je agacé de ne rien comprendre ; tout cela est trop sinistre ! » Le lama sourit et s'affaira à nouveau auprès du module de commande.
 

Sumériens
 

Le globe tourna en jetant des éclairs ; sa vitesse était telle qu'il paraissait gris plus d'ombre ni de lumière, seulement la grisaille... Puis il ralentit et nous nous trouvâmes devant une ville fabuleuse. Elle datait d'un peu avant l'arrivée des Sumériens. Elle avait été construite par un peuple dont on ne savait rien. Il y a dans les livres d'Histoire une vague allusion au peuple des Sumériens. En fait ils se comportèrent en  envahisseurs, pillèrent et ravagèrent la ville, et quand tout fut détruit ils partirent sans laisser de trace. C'est ce que disent les livres d'Histoire. Mais si l'on ne retrouva pas leur trace c'est pour la bonne raison qu'ils quittèrent la Terre à bord d'engins spatiaux. Tout cela me laissait perplexe ; je n'arrivais pas à comprendre quel plaisir on pouvait éprouver à détruire une ville. Ils avaient violé et enlevé des femmes pour les faire prisonnières, était-ce donc pour cela ? Il me vint alors une pensée ; le secret dont j'avais la connaissance maintenant, c'est-à-dire l'existence de ces instruments prodigieux, pourrait bouleverser la planète s'il était répandu. « Maître, m'exclamai-je, je profite de ces inventions fabuleuses et de tout ce qu'elles permettent, mais j'ai l'impression que peu de personnes connaissent leur existence. Ne croyez-vous pas que si plus de monde pouvait avoir accès à ces lieux il y aurait un changement bénéfique sur terre ? Peut-être y aurait-il enfin la paix puisqu'il ne serait plus nécessaire de combattre ; il suffirait de venir ici pour tout savoir grâce à ces appareils. »

    « Non, Lobsang, tu n'y penses pas ! répondit le lama, il y aurait aussitôt d'avides hommes d'affaires pour accourir et prendre possession de ces trésors qu'ils utiliseraient pour servir leurs propres intérêts. Avec ces appareils ils auraient le monde à leur merci. Réfléchis à cela, Lobsang, et imagine un monde que gouverneraient ce genre d'individus »

    « Il y a quelque chose que je ne comprends pas, repris-je, c'est l'attitude des gens au Tibet. Nous savons que les Chinois vont nous envahir et prendre tous nos trésors, tous nos livres précieux, et que fait-on pour les en empêcher ? Que fait-on pour les empêcher de dominer le monde ? »

    Mais, Lobsang, répondit vivement le lama, es-tu assez bête pour croire que nous allons laisser quelqu'un s'emparer d'instruments, de livres aussi précieux que ceux qui sont ici ? Sache, en premier lieu, que nous avons des copies exactes de tout ce qu'il y a ici, entreposées quelque part dans l'Arctique où il fait si froid que l'on peut à peine se déplacer. L'idéal serait de pouvoir rester dans ces montagnes où il fait bien chaud, où nous avons le confort et le calme et d'où nous pouvons garder un oeil sur le monde pour éventuellement intervenir. Mais toutes ces choses disparaîtront ou on les remplacera par des appareils factices.

    Le Tibet va tout d'abord être envahi par les Britanniques et les Russes, mais leur tentative échouera. Ils seront néanmoins responsables de nombreuses morts, et c'est en se fondant sur leur expérience que les Chinois réussiront plus tard à conquérir notre pays, du moins une partie. Mais rassure-toi, ils ne s'empareront pas de ces appareils, ni des livres saints, ni des ouvrages de médecine que nous possédons. Nous nous attendons à cette invasion depuis des années, des siècles même, aussi avons-nous eu le temps de faire des objets factices pour mettre à la place, dès que les Chinois seront là. Rappelle-toi le vieil adage selon lequel le Tibet cessera de vivre lorsque des véhicules à roues y pénétreront. Mais tous nos trésors, tout notre savoir, vieux de millions d'années seront à l'abri. Je connais la cachette, et toi aussi tu la connaîtras. Je mourrai avant que tu quittes le pays, et tu seras alors le seul à connaître le fonctionnement de ces machines et à apprendre à les réparer. »

    « Mon Dieu ! mais il faudrait plusieurs vies pour apprendre à réparer ces appareils ! m'écriai-je.

    « Non, répondit mon ami, tu vas t'apercevoir bien vite qu'ils se réparent tout seuls à condition d'effectuer deux ou trois opérations auparavant. Mais ces machines n'ont malheureusement pas beaucoup de temps à vivre car, très bientôt, en 1985, les choses dans le monde vont connaître un changement radical. Il y aura une troisième guerre mondiale qui durera assez longtemps, et, après l'an 2000, de nombreux événements, positifs et négatifs, changeront la face du monde. Nous tirons toutes ces informations des Archives Akashiques. Mais tu sais, l'être humain a tout de même une possibilité de choix : il n'est pas sur des rails immuables, incapable d'en sortir. Son choix est cependant limité par ses potentialités personnelles que détermine l'astrologie. En ce qui concerne les pays, les Archives donnent des données très fiables. Tu vas d'ailleurs en faire l'expérience tout de suite. Je veux te montrer encore, ou plutôt te faire entrer en communication avec un certain nombre de situations, un certain nombre d'époques. »

    « Mais comment peut-on réussir à s'accorder à des sons, à des images du passé, demandai-je, quand un événement a eu lieu, il n'en reste plus rien, non ? »

    « Ah non ! Lobsang, dit le lama. La matière est indestructible. Les paroles prononcées, les actes accomplis restent dans l'espace où ils gravitent indéfiniment. Cette machine permet de remonter deux milliards d'années en arrière. Les images de cette époque sont, bien sûr, un peu floues mais elles sont tout de même assez claires pour que l'on voit de quoi il s'agit. »

    « Mais comment extraire des sons et des images du néant ! m'exclamai-je.

    « Dans quelques années, reprit le lama, on va inventer un procédé de transmission appelé radiotélégraphie. On pourra recevoir ce que l'on appellera des émissions radio ; et si l'appareil récepteur est assez puissant il pourra même capter toutes les ondes émises à la surface du globe. Plus tard on inventera des appareils pouvant aussi capter les images. Inutile de te préciser que ces inventions que l'on croira nouvelles ne le sont pas. Une civilisation souvent ne fait que reproduire ce qu'une autre avant elle avait déjà inventé. Dans le cas de la télégraphie, les savants actuels semblent d'ailleurs avoir quelques problèmes, car ils doivent rechercher leurs données dans le monde astral. Mais cela, bien sûr, ils ne l'admettent pas et pensent que leurs idées sont innées.

    « Mais revenons à ce que je te disais. Sois bien certain, en tout cas, qu'il est possible de voir et même d'expérimenter les événements passés et futurs.

    Pour ce qui est du futur, on ne peut cependant pas voir au-delà de trois mille ans, car les images sont alors trop brouillées pour pouvoir être utilisées. Quant à ton avenir à toi, tu le sais déjà, il va être plein de souffrances. Tu voyageras beaucoup et tu rencontreras des gens malhonnêtes qui s'opposeront systématiquement à tes entreprises et qui essaieront par tous les moyens de te dénigrer. D'ailleurs, tu vas le voir toi-même car nous allons faire apparaître, grâce à cette machine certains points importants de ta vie. Mais d'abord, je veux te montrer quelques images encore de ce monde, prises un peu au hasard. Que dirais-tu de l'Égypte, par exemple ? »

Égypte Et Pyramides

    Il régla quelques boutons, puis une image un peu obscure apparut sur laquelle se détachaient vaguement des triangles noirs. Il tourna alors un autre bouton et l'image s'éclaircit. « Voici les Pyramides, dit-il. Comment ces blocs de pierre sont arrivés ici est une question qui préoccupera bon nombre de spécialistes dans les années à venir. En fait, ils ont été soulevés de terre par voie de lévitation. »

    « Ah oui ! je sais ce que c'est, dis-je tout excité. J'en ai entendu beaucoup parler, mais je ne connais pas son principe. »

    « Je vais t'expliquer, dit le lama. Tu sais que la terre exerce une attraction magnétique. Ainsi, si tu lances un objet en l'air, il retombe aussitôt du fait de cette attraction. De même si tu tombes d'un arbre, ta chute sera obligatoirement soumise aux mêmes lois de la gravité. Tu te retrouveras sur le sol et non en train de voler dans le ciel. Mais il existe un moyen d'échapper à la pesanteur ; il faut toutefois se garder de le révéler à n'importe qui car s'il était utilisé par quelqu'un non expérimenté, celui-ci très vite se retrouverait dans les airs sans pouvoir revenir sur Terre. Pour réaliser cette contre-gravité on utilise deux piles de polarisation dont l'une est accordée au magnétisme terrestre, et l'autre est en opposition. Les objets situés dans le champ électrique ainsi créé peuvent alors prendre des positions diverses selon le rapport d'intensité entre les deux bornes. Pour une charge identique, l'objet restera en équilibre, tandis que si l'on augmente l'intensité à la borne accordée au magnétisme terrestre il descendra, et montera dans le cas inverse. Ce procédé était déjà utilisé par les dieux, et c'est lui aussi qui a permis à un seul homme de soulever ces blocs que tu vois, et qui doivent peser près de cent tonnes. Une fois positionnés dans l'espace, cet individu n'eut plus qu'à inverser la charge, et les blocs retombèrent sur le sol sous l'effet de la gravité.

    « Beaucoup d'autres monuments furent érigés de la sorte. Nous sommes les seuls au Tibet à savoir cela, comme nous sommes les seuls à posséder des cartes, vieilles de mille ans, qui, précisément, ont été établies grâce à la lévitation. Mais je t'en ai assez dit. Si nous mangions ? Ensuite nous regarderons mes jambes et irons nous coucher car demain est un grand jour pour toi, un jour très important. »

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