Indigestion mentale

4- LA CAVERNE DES ANCIENS

                     Par TUESDAY LOBSANG RAMPA
                     Paris :  Éd. J'ai Lu, c1967, 1980, 1984, 1988,--1963* .
                     Paris : A. Michel, c1967, tirage de 1979.
 

{LA CAVERNE DES ANCIENS [par Rampa]: Indigestion mentale. (pages 186 à 188)}

    « - Honorable Lama, ce doit être merveilleux que d'être bibliothécaire et de posséder ainsi tout le savoir du monde. ...

    « Mon Guide me sourit:

    « - Les Chinois ont un dicton: « Une image vaut mille mots », Lobsang, mais moi je t'affirme qu'aucune somme de lectures et d'images ne remplace les connaissances pratiques et expérimentales.

    « Je le regardai pour voir s'il parlait sérieusement, puis je songeai à ce moine japonais, Kenji Tekeuchi, qui pendant près de soixante-dix ans avait étudié les mots imprimés et n'avait pas réussi à mettre en pratique ni à digérer ses lectures.

    « Mon Guide devina mes pensées.

    « - Oui, dit-il le vieil homme n'est pas fou. Il s'est donné une indigestion mentale en lisant tout sans rien assimiler. Il s'imagine être un grand homme, un homme d'une haute spiritualité. Ce n'est qu'un pauvre vieil étourneau qui ne trompe personne autant qu'il s'illusionne sur lui-même. ... Sur le plan spirituel, il a fait banqueroute, sachant tout, mais ne sachant rien. Il est dangereux de lire sans discrimination et sans prendre conseil tout ce qui vous tombe sous la main. Cet homme a suivi toutes les grandes religions et n'en comprenant aucune, il s'est néanmoins targué d'être l'homme le plus évolué de la Terre.

    « - Honorable Lama, dis-je, si les livres sont pernicieux à ce point, pourquoi y en a-t-il?

{ ... }

    « - Mais, mon cher Lobsang, la réponse est évidente! Lis, lis encore et toujours, mais ne laisse jamais aucun livre fausser ton pouvoir de jugement et de discernement. Un livre est censé enseigner, instruire ou même distraire. Ce n'est pas un maître qu'il faut suivre aveuglément et sans raison. Aucun être doué d'intelligence ne devrait être réduit en esclavage par un livre ou par  les mots d'un autre homme.
 

    « ... Mais alors, pourquoi s'intéresser aux livres?

    « - Pourquoi, Lobsang? dit mon Guide en réponse à ma question muette. Mais parce qu'il doit y avoir des livres, cela va de soi! Les bibliothèques du monde entier contiennent la majorité des connaissances humaines, mais seul un imbécile prétendrait que l'humanité est l'esclave des livres qui, en vérité, ne sont là que pour la guider, lui servir de références, lui venir en aide. C'est un fait que, mal dégérés, ils peuvent être maléfiques car ils poussent un homme à se croire supérieur à ce qu'il est, et le conduisent à des voies tortueuses, des voies qu'il n'est pas capable - faute de connaissances suffisantes - de suivre jusqu'au bout.

    « - Eh bien, Honorable Lama, insistai-je, à quoi servent les livres?

    « - Il ne t'est pas possible, dit mon Guide, d'aller dans toutes les villes du monde et d'étudier sous la direction des grands maîtres, mais le mot imprimé - le livre - peut t'apporter leur enseignement à domicile. Tu n'es pas obligé de croire tout ce que tu lis, et les grands écrivains n'ont jamais prétendu le contraire; tu dois faire appel à ton propre jugement et te servir de leurs paroles de sagesse comme d'un guide qui te permettra de découvrir ta propre sagesse. Je peux t'affirmer qu'un homme qui n'est pas encore prêt à étudier un sujet peut se causer un tort considérable s'il lit un ouvrage sur ce même sujet et s'il essaye de s'élever - pour ainsi dire - au-dessus de son état kharmique en s'attachant aux paroles et aux oeuvres d'autrui. Il est possible que le lecteur soit un homme fort peu évolué et, en ce cas, étudier des choses qui, présentement, ne sont pas pour lui, peut freiner plutôt qu'accélérer son évolution, et notre ami japonais en est un exemple. »

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