Ville Fabuleuse

19 - LE SAGE DU TIBET / Par Tuesday Lobsang Rampa --Montréal : Éditions Stanké, ©1980. {(pages 153 à 161)(Extrait 31)}.Histoire Des Anciens Temps.
 

Histoire des Anciens Temps,

Animaux préhistoriques,
Premiers Hommes,
Ville Fabuleuse,
Jardiniers de la Terre: Factions et Guerres,
Chapitre septième

Histoire Des Anciens Temps

    « Lobsang ! Lobsang ! dépêche-toi, nous avons beaucoup de travail !

    Je me levai tellement vite que je butai contre mes chaussures, ou plutôt mes sandales. On ne connaissait pas les chaussures au Tibet ! Tout le monde portait des sandales et l'on utilisait des sortes de bottes pour monter à cheval. Il y avait donc mes sandales qui valsaient dans la pièce, moi qui partais dans une autre direction et je tombai sur mon ami qui arrivait. « Nous allons aujourd'hui faire un peu d'histoire, me dit-il, mais de la vraie Histoire, pas celle des livres qui est écrite pour servir les intérêts d'une élite. » J'allai sous sa conduite dans la pièce que nous appelions la Salle de l'Univers et nous reprîmes notre place auprès du module de commande.

    C'était vraiment quelque chose de prodigieux de voir ce globe qui semblait beaucoup plus grand que la salle même qui le contenait. Le lama qui captait mes pensées m'expliqua que si nous avions l'impression qu'il était plus grand, c'était parce que nous nous trouvions dans la quatrième dimension, tandis que la pièce était dans la troisième.
 

    « Bon, mais là n'est pas le problème, ajouta-t-il, ce qui nous intéresse c'est de revivre les événements passés qui nous reviennent un peu comme revient l'écho de la voix en certains endroits. Mais il est dur d'expliquer en termes de troisième dimension ce qui se passe dans la quatrième ou même la cinquième. Il te faut faire confiance à tes sens, et sois certain que ce que tu vois est la vérité. Nous avons déjà vu la formation du monde, continua-t-il, puis l'apparition des premiers hominiens ; nous allons passer maintenant à l'époque suivante. »

    La pièce se fit plus sombre et je me sentis glisser. Instinctivement je m'agrippai au bras de mon guide qui me prit par les épaules en me réconfortant. « Tout va bien, dit-il doucement, tu ne vas pas tomber, ce n'est qu'une illusion ; il faut un certain temps pour que ton cerveau s'adapte à la quatrième dimension.

Animaux préhistoriques

    Bientôt l'impression de chute s'atténua et je me retrouvai au milieu de créatures effrayantes. Il y avait des animaux énormes et horribles qui ne ressemblaient à rien de ce que je connaissais. Le ciel était traversé de choses gigantesques qui battaient l'air de leurs ailes en émettant des cris perçants très désagréables à l'oreille. Leur corps était disproportionné par rapport à leurs ailes, mais cela ne les empêchait pas de tournoyer inlassablement. Parfois, l'un d'eux piquait vers le sol pour ramasser, quelque chose que d'autres avaient laissé tomber ; mais une fois par terre il ne pouvait reprendre son vol car les ailes de ces oiseaux n'étaient pas assez puissantes et ils n'avaient pas de pattes pour s'aider.

    Sur ma gauche, dans les marécages, j'entendis alors un drôle de bruit, un bruit à couper le souffle et je fus saisis d'épouvante en voyant émerger de la boue, à quelques centimètres de moi, un cou immense surmonté d'une tête minuscule. Le cou avait au moins huit mètres de long et il fallut à l'animal un certain temps et beaucoup d'efforts pour s'extirper complètement et venir sur la terre ferme. Le corps était rond et se terminait par une queue qui allait en s'amenuisant, sans doute pour équilibrer le cou et la tête.

    Je regardais toujours l'animal, prenant garde à ce qu'il ne me voit, quand des craquements sinistres me firent tourner la tête vers la forêt. Une bête monstrueuse semblait briser et écraser tous les troncs d'arbres sur son chemin, aussi facilement que nous plions un brin de paille. La créature émergea bientôt ; je n'en avais jamais vu de pareille...

Premiers Hommes
 

    « Bon, nous allons passer à une autre époque, dit alors le lama, avancer d'un siècle ou deux et voir l'arrivée des premiers hommes. »

    J'eus l'impression de m'assoupir un bref instant et me réveillai sur le globe à nouveau. En ouvrant les yeux je vis s'avancer d'affreuses créatures aux sourcils épais et le cou enfoncé dans les épaules. Elles marchaient et j'en comptais six, portant chacune un gros morceau de bois se terminant par un noeud pour augmenter sa résistance, et la partie qu'ils tenaient était plus effilée. Ces individus avançaient et une femme les accompagnait portant un bébé qu'elle allaitait tout en marchant. Ils avaient beau patauger dans la boue, on n'entendait aucun bruit d'éclaboussure ou autres. Tout était silencieux. Je les regardai jusqu'à les perdre de vue ; puis une fois de plus je me sentis sombrer un court instant dans le sommeil pour me retrouver au coeur d'une ville fabuleuse. Les murs des maisons étincelaient de mille couleurs, des ponts barraient les rues et des oiseaux mécaniques volaient dans les airs suivant le tracé des rues avec des passagers à bord. De temps en temps ils s'arrêtaient et restaient en suspens le temps que les gens montent ou descendent.

    Mais brusquement les têtes se tournèrent vers la montagne, alertées par un mugissement qui venait de là-bas. Et l'on vit apparaître un essaim d'oiseaux mécaniques qui se mirent à encercler la ville et à tournoyer au-dessus. Les gens s'enfuyaient à toutes jambes ; certains s'arrêtaient pour prier mais je remarquais que les prêtres ne s'arrêtaient pas et ne pensaient qu'à courir. Au bout d'un certain temps, des portes s'ouvrirent sur les ventres des "oiseaux" et des boîtes métalliques en tombèrent. Cette besogne accomplie, les engins repartirent très vite. La ville fut projetée dans les nues et retomba en poussières ; ce n'est que quelques instants plus tard que l'on entendit le bruit de l'explosion car il y a toujours un décalage entre notre perception visuelle et auditive. On entendait des hurlements de gens coincés sous des poutres ou bien à moitié ensevelis sous les cendres. Puis je sombrai à nouveau dans une sorte de somnolence ; je n'ai pas de mot pour désigner cet état qui séparait mon passage d'une époque à une autre.

Jardiniers de la Terre: Factions et guerres

    J'étais, cette fois, dans une période plus récente. Une ville était en construction. C'était une ville superbe au plan architectural. Des flèches s'élançaient vers le ciel et des pièces de métal finement ciselées reliaient les édifices les uns aux autres. Des individus allaient et venaient, vaquant à leurs occupations habituelles. Un grondement soudain se fit entendre, un grondement effrayant suivi bientôt de l'arrivée en masse d'engins volants qui ressemblaient toujours à des oiseaux mécaniques. Les gens levèrent la tête et firent des gestes joyeux à leur adresse. Les oiseaux mécaniques continuèrent leur chemin en direction des montagnes et l'on entendit bientôt un terrible fracas et l'on sut ainsi que les nôtres rendaient la monnaie de ses pièces à l'ennemi qui avait un peu plus tôt ravagé la ville.

    Puis les oiseaux mécaniques revinrent, mais ce n'était pas les nôtres ; ils étaient différents ; ils n'avaient pas tous la même forme ni la même couleur ; toujours est-il qu'ils lâchèrent des bombes sur la ville qui fut détruite une nouvelle fois. Elle n'était plus qu'un brasier ardent. Tout s'effondrait, les ponts métalliques finement ciselés avaient viré au rouge incandescent, puis au blanc et s'étaient mélangés les uns avec les autres en fondant et du métal liquide ruisselait comme de la pluie. J'étais, pour ma part, en avion, la seule chose qui restait. Il n'y avait plus d'arbres, les lacs artificiels avaient disparu, transformés en vapeur. Je regardais tous ces ravages et m'efforçais de comprendre.Pourquoi les Jardiniers de la Terre côté Est combattaient-ils les Jardiniers de la Terre côté Ouest ? Cela dépassait mon entendement.

    Puis l'univers entier s'assombrit et se mit à trembler. Je me retrouvai sur un fauteuil à côté du lama Mingyar Dondup qui avait sur le visage une expression de tristesse que je ne lui avais jamais vue. « Depuis des millions d'années les mêmes choses se répètent, dit-il. Il y a toujours eu des personnages, pourtant très instruits, pour se quereller pour se faire la guerre. Chaque clan massacre l'autre et il ne reste à chaque fois qu'une poignée d'hommes qui se cachent pour réapparaître plus tard et établir une nouvelle civilisation. Puis cette civilisation disparaît à son tour et ses restes sont enfoncés sous la terre par les paysans qui labourent les terres après les derniers carnages. »

    Très abattu, mon ami le lama s'assit, le menton dans la main, et reprit : « Je pourrais te montrer l'Histoire du monde dans sa totalité, mais il faudrait y passer ta vie entière. Je ne te présente que des extraits, mais je te parlerai du reste. C'est bien triste à dire, mais l'Histoire n'a été qu'une suite d'invasions tendant chacune à établir en maître l'envahisseur clans le territoire nouvellement conquis. Il y eut une race d'hommes noirs qui profita d'une querelle entre deux peuples de race blanche pour s'implanter. Il y aurait moins de guerres si les hommes avaient un peu plus de foi. Cette race noire ravagea le monde pendant très longtemps, jusqu'au moment où ces gens atteignirent un très haut niveau de civilisation, beaucoup plus élevé que le nôtre actuellement. Mais cette race d'hommes se scinda en deux factions opposées, chacune cherchant à être militairement plus puissante que l'autre. Ils fabriquèrent des fusées et de là commencèrent tous nos ennuis. Avec leurs nouvelles armes, les gens étaient exterminés aussi rapidement qu'une armée de fourmis.

    « Mais comme il y a toujours des survivants, on a aujourd'hui une race blanche, une race noire et une race jaune. Il y a eu jadis une race verte ; à cette époque les gens vivaient des centaines d'années car leur mécanisme de reproduction cellulaire fonctionnait parfaitement bien. C'est quand ce mécanisme s'est détérioré que les gens se sont mis à vivre moins longtemps. Cela arriva après une guerre particulièrement violente ; les explosions multiples avaient eu raison de la couche protectrice de nuages qui enveloppait la terre et les rayons solaires les plus nocifs atteignaient les individus. Cela eut pour effet de réduire leur longévité de sept à huit cents ans, ce qui la ramena à soixante-dix ans.

    « Le soleil n'est pas toujours le bienfaiteur que l'on croit. Ses rayons peuvent être très dangereux. Déjà tu peux voir par toi-même que les gens qui s'exposent trop au soleil ont la peau qui s'obscurcit. D'ailleurs, si le soleil était bénéfique la Nature n'aurait pas éprouvé le besoin de mettre cet écran entre la terre et lui. Les rayons ultra-violets rendirent les hommes encore plus cruels et augmenta l'animosité au sein des deux clans opposés des Jardiniers de la Terre. L'un de ces clans était l'ami de l'Homme ; il voulait faire de la race humaine une belle plante vivace. Mais au lieu de cela les gens exposés au soleil mouraient de cancer et de tuberculose. Ce n'était que maladies sur Terre, maladies que l'on ne pouvait pas soigner. Même dans les maisons les individus n'étaient pas à l'abri car les rayons solaires pouvaient traverser plusieurs centimètres de pierre.

    « De vieux contes disent qu'il y avait à cette époque des géants. Ils disent la vérité, car ces géants étaient en fait les Jardiniers de la Terre. Ils faisaient deux à trois fois la taille d'un homme, ils se déplaçaient très lentement et n'aimaient pas travailler. Ils avaient essayé de retourner sur leur planète d'origine mais ils en étaient revenus car cela allait mal là-bas. Parmi ces Jardiniers, il y en avait des bons, comme je te disais, qui étaient bien commandés, mais il y avait un autre groupe très maléfique qui ne se sentait bien qu'en milieu pervers et qui restait sourd à toutes propositions de paix pour le bien-être des hommes.

    « Le clan des bons Jardiniers avait très vite compris qu'ils ne pourraient rien faire s'ils restaient chez eux. Aussi avaient-ils fait le plein en carburant pour se rendre sur Terre. Leurs vaisseaux allaient plus vite que la lumière. Ils allaient si vite que seul un ordinateur pouvait les piloter. Cet appareil était équipé d'un dispositif spécial qui permettait d'éviter les météorites ou autres obstacles. Sans cela les vaisseaux auraient été criblés de coups pouvant être fatals à l'équipage.

    « Parvenus sur Terre, ces Jardiniers tombèrent en pleine guerre. Le clan maléfique des Jardiniers de la Terre s'était acoquiné avec les humains et ils leur avaient dévoilé leurs secrets, si bien que, de jour en jour, le monde se détériorait. Il y aura encore des guerres mondiales qui feront beaucoup de morts. Les survivants se cacheront dans des cavernes ou des abris. Et comme les hommes savent cela de la bouche des Sages, ils se disent que ce n'est pas la peine de s'appliquer à bien vivre puisque la fin du monde est peut-être toute proche. Elle est en effet imminente. »
 


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