20- LE TESTAMENT DE RAMPA


La condition humaine

La souffrance
(©1984. Stanké-Arnaud Immelé => pages 136 à 138 Extrait 30)

    Gautama avait beaucoup médité pendant ses voyages. Il avait erré pendant six ans, à la recherche de la Vérité et de la signification de la vie. Il souffrit de la faim, des privations, et sa première question était : « Pourquoi suis-je malheureux? »

    » Gautama cherchait inlassablement une réponse à cette question, et elle lui apparut quand les créatures de la Nature vinrent à son aide, les escargots rafraîchissant son crâne, les oiseaux battant des ailes pour l'éventer, toutes les autres bêtes observant le plus parfait silence afin de ne pas troubler sa méditation. Il découvrit ainsi quatre grandes vérités, qu'il appela les Quatre Vérités Nobles et qui sont la loi de l'homme sur la terre.

    » La souffrance commence quand on vient au

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monde, dit le Bouddha. Un enfant naît et sa mère souffre le martyre. Tout est souffrance. Quand un homme vieillit, ses cellules meurent, le corps se décompose lentement;  les organes ne fonctionnent plus comme ils le devraient. On ne peut vieillir sans souffrance. La maladie est une douleur, la mort met fin à la maladie. Mais la mort provoque la souffrance, non pas en soi mais parce que l'état qui cause cette mort s'accompagne de douleurs. Par conséquent, nous sommes malheureux.

    » La souffrance peut être causée par la présence d'objets que nous détestons. Nous sommes tendus, frustrés, horripilés par la présence de ceux que nous n'aimons pas. Nous sommes malheureux quand nous sommes séparés des objets de notre amour; quand un être cher nous est enlevé, nous souffrons, et nous sommes malheureux.

    » Désirer, et ne pas obtenir ce que nous désirons est une cause de souffrance, de perte du bonheur. La mort seule apporte la paix, et nous délivre de nos souffrances. Il est donc évident qu'en se cramponnant à l'existence on se cramponne à ce qui fait notre malheur.

    Le Maître venu de l'Inde nous examina à tour de rôle et nous déclara :

    — Le Bouddha, notre Gautama trois fois béni, n'était pas pessimiste mais réaliste. Gautama

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comprit que nous ne pourrions conquérir la souffrance si nous ne l'acceptions pas. Tant que l'on ne comprend pas pourquoi elle existe on ne peut progresser sur la Voie du Milieu.

    Je songeai que les Écritures insistaient beaucoup sur la souffrance mais je me rappelai les paroles de mon Guide bien-aimé, le lama Mingyar Dondup. Il m'avait conseillé de réfléchir à ce que Gautama avait vraiment dit. « II ne dit pas que tout cause la souffrance. Les Grands Maîtres diront ce qu'ils veulent mais à aucun moment Gautama n'a déclaré que tout n'était que souffrance. Il a dit, en vérité, que tout PEUT causer de la souffrance. Ce n'est qu'une possibilité. Jamais il n'a dit que la souffrance DOIT exister! »

    Gautama croyait fermement que la douleur n'était pas seulement physique. Il affirma toujours que les souffrances de l'esprit étaient toujours plus terribles que celles du corps. Gautama disait : « Si je suis malheureux, c'est parce que je ne vis pas dans le bonheur, en harmonie avec la Nature. Et si je ne vis pas harmonieusement, c'est parce que je n'ai pas encore appris à accepter ce monde tel qu'il est, avec tous ses désavantages et ses POSSIBILITÉS de souffrance. Je ne puis accéder au bonheur qu'en comprenant ces causes de malheur et en m'efforçant de les éviter. »
 

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